lundi 13 novembre 2023

Massa gagne le débat de second tour et tout le monde le reconnaît ! [Actu]

"Le lion dompté", dit le gros titre, en référence
à la crinière ébouriffée de Mileí qu'il fait volontiers passer pour léonine
Notez que dans l'hymne national argentin,
la liberté du peuple vainc l'ordre colonial représenté
par le lion des armoiries espagnoles.
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Hier soir, se tenait le débat électoral télévisé de deuxième tour entre les deux candidats, Sergio Massa et Javier Mileí. Pour une fois, toute la presse, à droite et à gauche, est unanime. Tous les titres constatent que le candidat libertaire s’est fait mener en beauté par l’excellent tactique d’un Sergio Massa bien plus expérimenté dans l’exercice et qui maîtrisait ses sujets. A droite, on a tendance à regretter cet état de fait. A gauche, Página/12 se réjouit et en profite pour se payer, en une, la tête du dingue (qui aime se comparer à un lion).

Massa [vainqueur] aux points, dit le gros titre
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Les journaux montrent tous un Mileí grimaçant (il est d’ailleurs difficile de trouver une photo où il présente un visage avenant) et relèvent qu’il a été incapable de défendre ses propositions. Il n’a pas su porter le débat sur les thèmes qui auraient pu embarrasser son adversaire tandis que Massa n’a manqué aucun élément qui puisse mettre en difficulté son contradicteur. Il lui a fait dire des trucs incroyables : mené par Masa, Mileí a proclamé son admiration pour Margaret Thatcher, qui, quarante ans plus tard, reste un véritable épouvantail pour une large majorité d’Argentins. Massa lui a conduit à contredire ses déclarations précédentes pendant que les membres de son équipe publiaient sur les réseaux sociaux tous ses propos au fur et à mesure qu’il racontait l’inverse ou tentait de rectifier le tir en direct à la télé. Massa l’a même amené à critiquer vertement l'ancien président Mauricio Macri auquel il est pourtant officiellement allié depuis le lendemain du premier tour.

"Massa tire avantage d'un Mileí qui n'a pas
profité de l'énormité de la crise que laisse le gouvernement",
dit le gros titre
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De son côté, Sergio Massa s’est montré maître de lui et de sa parole. Il a survolé le débat et probablement il a fini de se présidentialiser. C’est ce qu’il ressort des unes composées par les différentes rédactions.


"Massa a imposé son programme et Mileí
n'est pas allé le chercher sur la crise économique",
dit le gros tire sur cette double photo
de Massa affirmé et de Mileí défiguré par la rage
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Dans la difficulté, tout récemment Mileí a tout de même attiré à lui le soutien d’une poignée d’anciens dirigeants de droite, l’Espagnol Mariano Rajoy, le Chilien Sebastián Piñeira, les Mexicains Vicente Fox et Felipe Calderón, les Colombiens Iván Duque et Andrés Pastrana, le Puerto-Ricain Luis Fortuño et le Bolivien Jorge Quiroga, lesquels, pour la plupart, se sont fait dégager des fonctions gouvernementales par leurs compatriotes, de surcroît souvent de façon spectaculaire. S’est joint à eux un prix Nobel de littérature, le romancier péruvien Mario Vargas Llosa, sans aucune légitimité politique mais toujours prêt à soutenir les projets les plus extrémistes à droite du moment qu’il est question de casser la figure à la gauche (voir à ce propos l’article de La Prensa)Neuf VIP qui pèsent toutefois d’un poids très léger en face de la multitude de personnalités de toutes origines qui se sont prononcés pour Massa, en Argentine et dans le monde. Très léger aussi au regard de l’atterrant spectacle de la division idéologique, partisane et tout simplement personnelle qui caractérise ceux qui soutiennent encore la candidature de Mileí.

Le journal espagnol El País n'en revient pas :
"Rajoy soutient Mileí l'ultra", dit le titre secondaire
(à mi-hauteur dans la colonne de droite)
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© Denise Anne Clavilier


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