Une députée, élue sous l’étiquette Mileí (La Libertad Avanza, ou LLA), vient d’être nommée première secrétaire de la Commission Recherche de la Chambre des Députés.
Lilia Lemoine, c’est son nom, croit dur comme fer que la Terre est plate. En effet, prétend-elle, il n’y a pas de route aérienne commerciale qui traverse le Pacifique (où est-elle allée pêcher une ânerie pareille?), et, à ses yeux, c’est une preuve formelle.
De la même manière, on n’est jamais allé sur la Lune… La Nasa a en effet déclaré qu’elle ne pouvait répéter l’opération parce qu’elle « avait perdu la technique » qui avait rendu l'exploit possible. C’est bien la preuve, toujours selon Dame Lemoine, que la technique en question n’a en fait jamais existé alors que, dans les faits, une fois que la Nasa a gagné la compétition spatiale au détriment de l’Union soviétique en déposant à plusieurs reprises quelques astronautes à la surface de notre satellite naturel, les États-Unis ont tout simplement abandonné la production des lanceurs et des modules lunaires, une technique qui est désormais tout à fait archaïque et qui mettrait les équipages en danger si elle était ressuscitée. En soi, la conquête de la Lune n’avait alors aucun intérêt scientifique. Elle n’était qu’une confrontation symbolique et plutôt pacifique, pour une fois, au cœur de la Guerre froide.
Allez donc découvrir par vous-même dans l’article ci-dessous la recette que cette femme préconisait pour réaliser un test de dépistage Covid à moindre frais. Cela vaut l’ingestion d’eau de Javel en guise de désinfectant préconisée en son temps par Trump, au grand dam d’une de ses conseillères médicales qui ne savait plus où se mettre et dont la gêne a fait rigoler la planète entière encore plus peut-être que les inepties, pourtant énormes, de son patron.
Bref, cette fille est aussi toquée que ses homologues trumpistes du Congrès à Washington. Hélas, en Argentine, elle va avoir un peu de pouvoir sur l’architecture de la recherche publique, la seule qui existe dans le pays. Une authentique catastrophe ! Seul espoir : c’est un député Unión por la Patria (péroniste) qui est président de commission : il faut espérer qu’il a gardé les pieds sur la terre, bien ronde, lui…
Aux États-Unis au moins, comme la recherche est financée par le privé et que le secteur privé est très généreux (mais non pas désintéressé) dans ce domaine revêtu aux yeux des super-riches d’un immense prestige, les universités et les sciences ne se portent pas trop mal, même si ce système fait perdre aux chercheurs eux-mêmes un temps fou qu’il leur faut consacrer à convaincre des milliardaires de financer leurs travaux, mais en Argentine, la recherche est publique et il n’existe aucune tradition de mécénat et encore moins dans ce domaine que, parce qu’ils sont souvent eux-mêmes d’une ignorance crasse, les milliardaires locaux méprisent à un degré dont on ne peut pas avoir la moindre idée en Europe.
Pire même : celui qui aurait l’intention saugrenue de s’occuper de ce genre de chose y serait regardé par l'immense majorité de ses pairs comme un pur imbécile. Le seul investissement qui vaille en Argentine, c’est la terre agricole, l’élevage pour le lait et la viande, les haras pour le polo, les champs de course et les régiments à cheval et un peu la vigne, à condition de payer un œnologue pour vous fabriquer des vins aux faux airs français dans une cave à l’architecture et au nom prétentieux, le tout, notez bien, en anglais !
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