D’après la presse, la Feria del Libro a souffert cette année d’une chute sensible de l’affluence (l’entrée était payante la plupart du temps) et d’une chute non moins spectaculaire des ventes. Les différents exposants reconnaissent une baisse de 15 à 40 % de leurs ventes pendant le salon et l’imputent sans une seconde d’hésitation à l’appauvrissement général des classes moyennes, qui forment le gros de la clientèle des librairies et de la manifestation.
Hier, pour la dernière journée d’ouverture des portes, certains stands proposaient jusqu’à 25 % de réduction sur les livres restants.
Un certain nombre d’observateurs attribuent d’ailleurs à cet écroulement du pouvoir d’achat le ralentissement de l’inflation qui depuis trois mois est revenue aux alentours des 10 % mensuels. Devant les signes de faiblesse de la demande, les commerçants baissent leurs prix pour écouler la marchandise et faire rentrer de l’argent dans la caisse. Le gouvernement se vante d’être sur le point de vaincre l’inflation mais ces rodomontades ne convainquent pas ni les analystes ni les journalistes. En revanche, il est possible qu’une partie de l’opinion publique y soit sensible puisque les sondages montrent encore une popularité certaine pour le président Mileí, ce qui laissent bouche bée les éditorialistes et les politologues, même de droite, eu égard aux dégâts sociaux que l’espace public laisse apparents, dans les commerces, dans la rue, dans les files d’attente des services sociaux survivants, dans le succès des manifestations, etc.
Dans la journée, l’INDEC doit publier ses données pour le mois d’avril. Avec le décalage horaire, je regarderai cela demain matin.
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