lundi 10 janvier 2011

Le Maldonado joue de vilains tours à Macri. A moins que ce ne soit l'inverse [Actu]

Deux leaders de l'opposition portègne, un élu péroniste (gauche) et un autre, de la Coalición Cívica (centre droit), viennent de porter plainte contre Mauricio Macri, Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, contre son ministre du développement urbain et contre le représentant légal du Groupe Macri (l'entreprise très active dans les travaux publics dirigée par la famille Macri) ainsi que contre treize autres grands commis de la Ville de Buenos Aires pour faits de corruption : ils ont en effet constaté que les travaux de rénovation des ouvrages hydrauliques qui gèrent le cours du Maldonado, un cours d'eau canalisé et couvert (1), ont été confiés à une entreprise italienne qui est l'associée du Groupe Macri. Or comme par hasard, les devis des travaux viennent d'augmenter (tiens, tiens, tiens !) et les élus craignent que les interventions soient mal faites et qu'il en découle des dégâts écologiques, ce dont Buenos Aires n'a pas vraiment besoin, la pollution de l'air et des eaux y étant déjà très élevée.

Macri et son entourage sont donc dénoncés auprès de la justice pénale pour de présomptions de dessous de table et d'association illégale. Les lecteurs réguliers de Barrio de Tango se souviennent que ce n'est pas le premier scandale de corruption qui entache la réputation politique du Chef du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires . Pour avoir plus d'informations en français sur cette longue série de problèmes en tout genre, cliquez sur le mot-clé GCBA dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus (GCBA est l'anagramme de Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires).

La campagne électorale est encore montée d'un ton !

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur l'affaire (Página/12 est un quotidien de gauche, irréductiblement opposé la politique menée par Mauricio Macri à Buenos Aires)

(1) Le Maldonado est ce que l'on appelle à Buenos Aires un arroyo, un petit cours d'eau deltaïque de faible débit en temps ordinaire mais qui, en période de crue, peut être dévastateur, comme la plupart des cours d'eau secondaires de la région. Le Maldonado coule sous la avenida Juan B. Justo. Il traverse Palermo du nord-est au sud-ouest et parcourt la ville jusqu'à l'extrêmité ouest du quartier excentré de Versalles. Régulièrement, le Maldonado déborde ses bassins de rétention (actuellement fort mal entretenus) et inonde les quartiers de Palermo au nord et de Villa Crepo à l'ouest de la ville. Les travaux de canalisation et de couverture datent de la fin des années 1920 et ils ont été réalisés par Siemens. Leur rénovation fait l'objet d'appels d'offre récurrents, au moins une fois par mandat gouvernemental, lequel dure seulement 4 ans. Leur mauvais entretien a provoqué l'été dernier des inondations très graves à Buenos Aires (voir mon article du 17 février 2010 à ce sujet). Ces questions d'urbanisme, de corruption et d'incompétence des édiles ont inspiré il y a quelques années une milonga au poète Raimundo Rosales (paroles) et au guitariste et compositeur Marcelo Saraceni (musique). Vous la découvrirez en version bilingue prochainement dans 200 ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, ma seconde anthologie bilingue actuellement sous presse à Saint-Benoît-sur-Sault, dans le Berry (revue Triages, éditions Tarabuste). Vous pouvez d'ores et déjà l'écouter chantée sur ma liste d'écoute (playlist) de ma page Myspace.