Il fallait bien commencer cette année nouvelle en beauté, loin du Dakar et de son délire vrombissant et polluant, avec 70% de richissimes pilotes argentins et chiliens inscrits au départ, depuis l'Obélisque que les télévisions françaises ne montrent d'ailleurs jamais, ce qui prouve à quel point le Gouvernement argentin se trompe en croyant que cette manifestation permet de mieux faire connaître le pays et d'y développer le tourisme.
Samedi prochain, le 8 janvier 2011, dans l'émission de fin de matinée, Etonnez-moi Benoît, sur les ondes de France Musique, Jean-Louis Mingalon consacrera les 20 minutes de sa chronique sur le tango au grand chanteur Roberto Goyeneche, surnommé El Polaco (1926-1994), dont je vous ai mis, dans la Colonne de droite, une photo datant des années 90 alors qu'il enregistrait l'un de ses derniers disques dans le studio du label argentin (de Villa Urquiza) Melopea (1).
Roberto Goyeneche a fait une brillante carrière, commençant avec l'orchestre de Raúl Kaplun, d'où il a migré vers celui de Horacio Salgán avec lequel il a peu enregistré mais où il a gagné son surnom. Puis il a quitté Salgán pour Aníbal Troilo avec lequel il a beaucoup enregistré, pendant qu'il était son chanteur et après. C'est Troilo qui l'a convaincu de se lancer à la fin des années 60 dans une carrière de soliste. Plus tard, il a retrouvé Pichuco, notamment à la télévision, et a chanté avec de nombreux grands musiciens, dont Leopoldo Federico, Ernesto Baffa et Osvaldo Berlingheri (qui vient de faire sortir sa biographie), et bien sûr Raúl Garello, pour ne citer que ceux-là. Sur la fin de sa vie, il a enregistré en voisin (il vivait dans le quartier de Saavedra, limitrophe de Villa Urquiza), plusieurs disques inestimables et indispensables dans tous les discothèques d'amoureux dun genre, dont un consacré au poète Enrique Cadícamo avec lequel il dialogue. Après sa mort, Litto Nebbia a publié quatre albums d'hommage, l'un qui reprend un concert donné au bénéfice de la veuve du chanteur et qui rassemble de nombreux grands artistes dont Litto lui-même et le poète Horacio Ferrer (2), et un triptyque d'extraits d'émissions de radio (La Vida y el Canto, "la vie et le chant"), des chutes inexploitées mais passionnantes, cédées à Melopea par le grand journaliste argentin expert tanguero, Antonio Carrizo, aujourd'hui retiré des micros (3). Aujourd'hui, Roberto Goyeneche reste comme une légende du tango, égalant ou presque la réputation musicale de Carlos Gardel, sans accéder toutefois à la dimension mythique sud-américaine du personnage.
Dans sa chronique, Jean-Louis Mingalon fait entendre trois morceaux qu'il présente et commente. Je suis comme vous : je ne sais pas ce qu'il choisira. Ce sera la surprise.
La chronique constitue la dernière séquence de cette émission hebdomadaire, animée et produite par Benoît Duteurtre.
La chronique constitue la dernière séquence de cette émission hebdomadaire, animée et produite par Benoît Duteurtre.
Comme presque toutes les émissions de France Musique, Etonnez-moi Benoît s'écoute en direct sur les ondes, en France et dans les pays limitrophes, en direct mais en streaming sur le site Internet de la chaîne, en différé sous forme de podcast en MP3 (à télécharger par abonnement automatique pendant les 7 jours qui suivent la diffusion) ou sous forme d'une écoute à la demande non téléchargeable pendant 30 jours après la diffusion.
A ne rater sous aucun prétexte !
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(1) Cette photo m'a été offerte par Litto Nebbia, le fondateur et directeur de Melopea, pour l'illustration de la notice biographique du Polaco que j'ai intégrée dans mon ouvrage, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, publié le 3 mai 2010 aux Editions du Jasmin (Clichy, 92, France). La photo appartient aux archives du label. Le livre est en effet accompagné d'un disque Melopea, de 22 piste, dont deux enregistrements publics de Goyeneche, appartenant à ces derniers albums qu'il a pu sortir grâce à Litto alors que tous les autres labels l'avaient abandonné à cause de son mauvais état de santé.
(2) Ce disque s'appelle Tributo al Polaco, et vous pouvez normalement l'acquérir auprès de la boutique en ligne de Zivals, le grand disquaire de Buenos Aires dont vous trouverez le site dans la rubrique Les commerçants du Barrio de Tango dans la partie basse de la Colonne de droite.
(3) Cet ensemble s'intitule Roberto Polaco Goyeneche cuenta y canta su historia et c'est la jacquette de l'un de ces disques qui illustre le présent article.
(2) Ce disque s'appelle Tributo al Polaco, et vous pouvez normalement l'acquérir auprès de la boutique en ligne de Zivals, le grand disquaire de Buenos Aires dont vous trouverez le site dans la rubrique Les commerçants du Barrio de Tango dans la partie basse de la Colonne de droite.
(3) Cet ensemble s'intitule Roberto Polaco Goyeneche cuenta y canta su historia et c'est la jacquette de l'un de ces disques qui illustre le présent article.