Une heure et demie de tango dimanche 13 janvier 2011, à midi et demi, avec des musiciens majoritairement français, issus de la tradition classique, dans l'émission Les invités d'Arièle, animée par Arièle Butaux, voilà ce que nous propose France Musique à l'heure du prochain déjeuner dominical (pour ce qui est de la première diffusion).
Si vous décidez d'écouter l'émission sur le site, ce sera à l'heure que vous choisirez, à travers le service d'écoute à la demande. Ce sera mon cas, d'ailleurs.
Sur le territoire français et dans les pays limitrophes, France Musique s'écoute en direct par les ondes en FM. Pour le reste du monde, la station de radio publique dispose de son propre streaming sur son site Internet.
Au menu : du Piazzolla classique, en bando solo, et on repassera le plat. Ensuite, du Piazzolla en cordes et en archet et, pour continuer, du Piazzolla au saxophone pour le dessert et on le dégustera encore en digestif... dans un beau verre à cognac préalablement chauffé pour exalter tous les parfums.
Heureusement pour la diversité du répertoire tanguero, de temps en temps, on quitte le grand Astor pour aller grapiller ici du Vicente Greco, là du Horacio Salgán ou, ailleurs encore, quelques minutes de Julio De Caro. Et comme Juan Carlos Cáceres fait partie des invités, vous pourrez entendre aussi quelques pièces de sa composition, dont un cadeau qu'il vous fait, un morceau inédit de son prochain disque qui sortira en mars chez Mañana (1).
Au cours de cette matinée musicale, Arièle Butaux a fait appel pour l'essentiel à des musiciens classiques dont, hier, lors du filage puis de l'enregistrement, la jeunesse m'a surprise. Des musiciens à qui l'on peut donc souhaiter en cette période de voeux une très belle année 2011, prémisse d'une belle carrière.
L'émission s'ouvrira avec Juan Carlos Cáceres, accompagné du clarinettiste et saxophoniste argentin (lui aussi) David Marcos. Les autres invités sont l'Ensemble Contrastes, un quatuor de cordes et piano à qui est revenu l'honneur de clore l'émission sur un excellent arrangement, plein d'humour et de virtuosité, de La Cumparsita, puis le saxophoniste Carl Emmanuel Fisbach qui s'est fait accompagné d'un de ses amis au piano (deux musiciens d'une finesse exceptionnelle) et enfin le bandonéoniste norvégien Per Arne Glorvigen, qui a inclus dans son programme un psaume de Grieg pour rappeller que le bandonéon a aussi servi d'instrument d'église dans sa Saxe natale.
Carl Emmanuel Fisbach, le plus jeune de tous les invités puisqu'il est encore élève au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris, a déjà enregistré un disque en Argentine. Il cherche actuellement un distributeur pour le diffuser en France et en Europe. Je ne dispose pas du disque mais si c'est aussi bon que ce que j'ai entendu hier, il faut qu'un distributeur se manifeste rapidement de ce côté-ci de l'Atlantique...
L'émission était donc enregistrée en public, hier soir, au studio 105 de la Maison de Radio France (2). J'ai eu la chance (c'en est une, croyez-moi) de pourvoir assister aux répétitions dans l'après-midi et je me suis mêlée au public le soir, pour le concert. C'est donc en toute connaissance de cause que je vous invite à l'écouter lorsqu'elle passera. Les Argentins ont beau y être minoritaires, l'émission vaut assurément le coup !
Pour en savoir plus sur l'émission, visitez la page des Invités d'Arièle.
Le site de France Musique fonctionne avec Les invités d'Arièle presque comme avec Etonnez-moi Benoît que vous connaissez déjà grâce à la chronique qu'y tient Jean-Louis Mingalon une fois par mois (le podcast par téléchargement automatique n'existe pas pour des raisons liées à la gestion par France Musique des droits d'auteur et d'interprète mais l'écoute libre non téléchargeable pendant 30 jours suivant la diffusion, si).
(1) Pour la première fois, cette sortie s'accompagnera, sous une forme qui reste à déterminer, de la traduction en français des textes des chansons. Je viens d'achever ce travail, qui faisait partie de mon programme de devoirs d'été, et nous réfléchissons à la meilleure manière de le mettre à disposition du public, sans renchérir le prix d'achat de l'album. Je vous en reparlerai donc en temps utile.
(2) Juste une petite précision : Arièle Butaux a la langue qui fourche lorsqu'elle lance l'enregistrement. Elle cite comme du poète Ernesto Sábato la célèbre définition du tango : le tango est un sentiment triste qui se danse. En fait, de nombreux auditeurs vont rétablir d'eux-mêmes : la phrase est en fait attribuée à un autre poète, qui fut aussi compositeur, acteur, comédien et réalisateur, Enrique Santos Discépolo. En outre, cette définition a de fortes chances d'être une invention apocryphe, car on ne trouve nullle trace nulle part dans les oeuvres de Discépolo d'une phrase semblable.