vendredi 7 janvier 2011

Puro tango, le spectacle de Miguel Angel Zotto cet été [à l'affiche]


Lundi dernier, dans l'édition du 3 janvier 2011 de Página/12, le journaliste passionné de danse qu'est Carlos Bevilacqua a consacré un article au nouveau spectacle du danseur et chorégaphe Miguel Ángel Zotto, un spectacle qui, depuis mardi, rend hommage, au Teatro Metropolitan de Buenos Aires, aux grands créateurs historiques des plus brillantes figures du tango dansé : Petróleo, de son vrai nom Carlos Alberto Estévez (1912-1995), el Negro Lavandina, de son vrai nom Salvador Sciana, un ouvrier maçon (blanc) à qui est attribuée l'invention d'un tour que les danseurs connaissent sous son nom de enrosque, et enfin, El Cachafaz, le plus célèbre des trois, l'étoile la plus fulgurante aussi, de son vrai nom Ovidio José Bianquet (1885-1942), dont le nom passa les frontières.

Le spectacle s'appelle Puro Tango et il réunit sur la scène du Metropolitan, Corrientes 1343, six couples de danseurs, Laila Rezk et Leandro Oliver, Pablo García et Giselle Avanzi, Teli Ortiz et Ernesto Candal, Lucas Carrizo et Paula Tejeda, Gabriel Ponce et Analía Morales, Zotto et Daiana Gúspero, un sextuor d'instrumentistes que complète un pianiste qui tient aussi le rôle du chanteur, le tout, selon Carlos Bevilacqua, dans une très riche mise en lumière. Le spectacle durera deux mois et demi, donc tout l'été, et se donnera six soirs par semaine à 21h30 (1), un authentique marathon quand on sait que Buenos Aires s'endort sous la canicule des mois de janvier et février et que tous les Portègnes qui en ont la possibilité fuient la chaleur suffocante de la capitale pour aller se rafraîchir de préfèrence au bord de la mer, à Mar del Plata, à Bahía Blanca ou à Montevideo.

Miguel Ángel Zotto a conçu ce spectacle en reprenant un entretien de deux heures qu'il avait eu en 1985, 10 ans avant sa mort, avec Carlos Estévez, dit Petróleo (à traduire par Carburant, au sens où l'ivrogne carbure au gros rouge, l'homme a longtemps eu un penchant un peu trop évident pour le jus de la treille). Zotto considère Estévez comme un philosophe du ballet, un témoin savant de toute la genèse du tango salón (2). Il a aussi intégré au spectacle un hommage à son frère cadet, Osvaldo, décédé il y a précisément un an (voir mon article du 9 janvier 2010 à ce sujet).

Pour en savoir plus :
consulter le site du théâtre

(1) d'après l'article de Página/12. Vérification faite sur le site du Metropolitan, il n'y a que deux représentations par semaine, les jeudis et dimanches, avec des prix qui vont de 150 à 100 $. Vu le nombre d'artistes présents sur scène, ce sont des prix raisonnables. Et vu qu'il y a trois spectacles à l'affiche en même temps, il est probable que les représentations n'ont lieu que deux jours par semaine.
(2) Vu sa date de naissance, cela ne peut pas être vraiment le cas. Le tango se dansait déjà bien avant les années 1910.