Une instance de procédure pénale vient de rendre un arrêt qui oblige désormais Mauricio Macri, le Chef du Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, à se rendre désormais à la convocation du juge qui instruit l'affaire de l'UCEP, cette milice privée de gros bras qui, semble-t-il sous les ordres du Gouvernement Portègne, a persécuté pendant plusieurs mois les sans-abris à Buenos Aires, pour les faire fuir loin de la Ville, dans la Province gouvernée par les péronistes, donc la majorité nationale qui est aussi l'opposition de Macri.
Mauricio Macri a déjà échappé deux fois à la convocation : une première fois en prétendant avoir ce même jour à la même heure une autre obligation à laquelle il ne pouvait se soustraire pour se rendre au cabinet d'un juge (un déjeuner électoral !) et la seconde pour cause de déplacement à l'étranger (il était à Paris... présentant à qui voulait, au Salon du Livre, sa jeune épouse et son ventre arrondi !).
Cette fois-ci, il devra comparaître sous peine d'être démis de ses fonctions politiques.
Dans cette affaire de coups et blessure, le juge a mis en cause une trentaine de personnes dont deux mandataires politiques (Macri est l'un des deux). L'enquête fait suite à une plainte déposée en 2008 par une députée qui siègeait alors à la Legislatura Porteña et a depuis rejoint l'Assemblée Nationale au Congrès.
Il est donc probable que la chambre ait pris une décision pour que l'audition du Chef du Gouvernement Portègne puisse avoir lieu avant les élections locales qui doivent se tenir en juin et pour lesquelles Macri n'a pas encore clairement dit s'il se présentait à sa réélection ou non. Il semble aussi que la justice prend de plus en plus son autonomie comme il se doit dans une démocratie, ce qui indiquerait que cette démocratie est bel et bien en train de se consolider.
Lundi prochain, on attend à Buenos Aires que Pino Solanas annonce sa candidature au Gouvernement Portègne pour Proyecto Sur (gauche socialiste).
A droite, il y a déjà trois pré-candidats déclarés mais les primaires n'ont pas encore eu lieu.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur l'arrêt judiciaire d'hier