samedi 30 avril 2011

Ernesto Sábato est mort, à la veille d'un hommage qui était programmé à la Feria del Libro [Troesma]

Photo La Nación

A quelques jours de ses 100 ans, l'écrivain argentin Ernesto Sábato vient de décéder chez lui, à Santos Lugares, dans la Province de Buenos Aires.

Il souffrait d'une bronchite depuis 15 jours et y a finalement succombé.

Ses restes seront veillés à partir de 17h aujourd'hui, heure locale, au Club Defensores de Santos Lugares.

Il était né le 24 juin 1911 dans la Province de Buenos Aires dont l'Institut Culturel avait prévu de lui rendre hommage demain à la Feria del Libro, le salon du livre qui se tient en ce moment même à Buenos Aires, à l'occasion de son prochain centième anniversaire.

Ce romancier, poète, essayiste et physicien avait aussi accepté de présider la commission d'enquête sur la disparition des personnes durant la Dictature dans les deux premières années du retour à la démocratie. C'est sur le travail de cette commission que se sont fondés les procès contre les membres de la Junte militaire, qui commencèrent en 1985 et furent très vite arrêtés, avant de reprendre, sous l'impulsion du président Néstor Kirchner, depuis 2003.

En 1984, il avait été le second Argentin à recevoir le Prix Miguel de Cervantes qui récompense tous les ans un auteur de langue espagnole. Le premier de cette nationalité avait été Jorge Luis Borges en 1979.

En France, Ernesto Sábato était commandeur de la Légion d'Honneur.

La presse lui rend hommage aujourd'hui...

Pour aller plus loin :
lire l'article principal de Telam (l'agence de presse argentine présente aujourd'hui un dossier complet sur le grand disparu)
lire l'article de El País (le quotidien uruguayen), qui résume les articles de la presse argentine mais présente le sien aussi sous un format audio, en MP3 en libre téléchargement
lire l'article de El País (le quotidien espagnol), qui offre un petit dossier très bien organisé

Au moment où je publie cet article, Le Monde n'a pas encore relayé la nouvelle et il n'est même pas sûr qu'il le fasse, puisqu'on est demain le 1er mai, fête du travail... A nouveau, comme lors de la disparition de la chanteuse folkloriste Mercedes Sosa il y a deux ans, on ne peut que déplorer ce silence sur la vie culturelle de tout un continent dans les colonnes du quotidien le plus prestigieux de France et qui fait référence en Argentine (comme ailleurs) pour la presse française et francophone.