Depuis
le 11 décembre, jour de la Fête Nationale del Tango
(Día Nacional del Tango), dont je vous ai donné mardi
quelques exemples de célébration dans ce blog, à la Casa
de Cultura, siège du Ministère de la Culture de la
Ville Autonome de Buenos Aires, située presque à
l'angle entre Avenida de Mayo et Plaza de Mayo, se tient une
exposition sur l'enfance de Carlos Gardel, le milieu social fort
défavorisé dans lequel il a grandi et l'éventuelle
influence que ce milieu a eu sur son destin d'artiste et son œuvre,
sous le titre : El Pibe Carlitos – Hombre y mito (Le Môme
Carlitos – l'homme et le mythe) (1).
Pour
ce faire, l'exposition s'appuie sur des photos, des partitions et
différents documents, dont je suppose qu'une bonne partie
appartient au fonds du Museo Casa Carlos Gardel...
Dans
la présentation pour le moins succincte faite par le Ministère
de la Culture du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires,
qui est à l'initiative de l'événement, il est
dit : "Bien qu'il ait
surgi de ce milieu hostile, Carlos Gardel parvient à
s'illustrer par son art, se construisant ainsi de lui-même en
tournant le dos à cette étape de sa vie."
Une
présentation bien ambiguë (à moins qu'elle ne soit tout simplement une provocation), au vu de la
politique sociale particulièrement élitaire et conforme
à la grande tradition ultra-libérale et clivante de
l'oligarchie argentine que mène ce gouvernement local depuis
cinq ans !
L'exposition
se tient jusqu'au 30 avril 2013.
Entrée
libre et gratuite.
(1)
El Pibe Carlitos est le surnom de Carlos Gardel que la police lui connaissait lorsqu'elle surveillait ses activités,
suspectant des agissements délictueux chez ce jeune adolescent immigré. Récemment, voir mon article du 12 novembre 2012 à ce sujet, le quotidien Página/12 a fait
l'événement en révélant la découverte
d'un document prouvant que la police des années 1900
nourrissait bien ce type de soupçon sur le futur artiste phare de
l'Argentine.