La
grande danseuse classique argentine Eleonora Cassano, partenaire
privilégiée de Julio Bocca pendant 20 ans, qui s'est lui aussi retiré
il y a plusieurs années, fait ce soir ses adieux à la
scène dans un grand spectacle en plein air, sur un podium de
40 m de large, au pied de l'Obélisque...
Eleonora
Cassano a actuellement quarante-sept ans (elle ne les fait pas !) et dit
préférer s'arrêter avant qu'on lui dise qu'elle a
bien raison de le faire.
Elle
interprétera ce soir Casse-Noisette, c'est de saison, un
ballet, vaguement inspiré d'un conte d'Hoffmann, dont toute l'action se
déroule un soir de Noël.
Pour
lui servir de partenaire à cette occcasion, Herman Cornejo a
quitté pour quelques semaines l'American Ballet Theater de New-York pour danser le
rôle du Casse-Noisette qui se transforme en prince charmant le temps d'une nuit dans les rêves de la fillette qui aura ce soir les traits d'Eleonora
Cassano.
Le
reste de la distribution sera composé du Ballet Federal
Argentino, un ensemble de 90 danseurs venus des quatre coins du pays,
dont 26 élèves de 14 à 16 ans.
Musique
vivante, voilà plusieurs générations de danseurs
classiques qu'elle a pourtant déserté les spectacles de
ballet au profit de musique en boîte, dépourvue du
moindre changement de rythme ou d'interprétation : en
l'occurrence, le Ministère de la Culture portègne,
organisateur de l'événement, a fait appel au Coro de
Niños (le chœur des enfants) et à la Orquesta
Académica de Buenos Aires, que dirigera Carlos Calleja.
Enfin,
on attend aussi Julio Bocca, qui a fait un saut depuis Montevideo où
il exerce désormais comme directeur d'une troupe de danse
classique : il donnera à partir de 20 h, en public et sur
cette scène immense, un cours ouvert à tous les élèves
des écoles de danse de Buenos Aires.
Le
spectacle lui-même est prévu à 20h30.
Entrée
libre et gratuite bien entendu sur Plaza de la República, à
l'intersection gigantesque entre 9 de Julio et Corrientes (avec
détournement de la circulation automobile, et donc pare-chocs contre pare-chocs dans toutes les rues avoisinantes pour toute la
journée et la nuit).
Huit
milles sièges ont été disposés autour du
podium pour les habitants et les touristes, précise le
Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, qui bien sûr
ne saurait oublier d'en faire un argument touristique plutôt
que de creuser le contenu culturel... Et deux écrans géants
de part et d'autre de la place, parce qu'évidement, à de
telles distances, il est bien difficile d'apprécier le spectacle
avec seulement des petites jumelles de théâtre...
Loin
du clinquant de la communication politique, Página/12 a préféré
profiter de l'occasion pour interviewer l'artiste sur le départ
et son partenaire d'un soir, Herman Cornejo...
A
lire sous le lien.