Monument à San Martín, boulevard Sainte-Beuve, Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais
La statue le représente dans une allure martiale, la bouche ouverte pour hurler
comme toujours à cette époque qui est celle où se fixe sa légende (1909).
Il brandit l'étendard de Pizzarro, ce qui est tout à fait invraisemblable,
autant que l'attitude générale qui est en contradiction
avec la psychologie réelle du personnage historique, mais c'est ainsi...
Et comme vous le voyez, il faisait très beau sur la moitié nord de la France, en ce 15 juin 2012 !
Encore une dizaine de jours pour acquérir en souscription cette biographie de José de San Martín que je publie d'ici Noël aux Editions du Jasmin. Originellement, la souscription prenait fin le 4 décembre 2012, mais des retards sont intervenus dans le processus d'édition et l'opération reste donc valable jusqu'à la sortie officielle du livre, chez l'éditeur. Vous disposez donc d'encore quelques jours pour l'acheter avec 12,5% de réduction, soit davantage que ce que la loi autorise aux libraires (-5% maximum).
Vous
trouverez plus d'informations sur le site Internet de l'éditeur
et sur la page Facebook de la collection Signes de Vie, dans laquelle
cette biographie prendra place, après celle des frères
Grimm, d'André Malraux, de Frédéric Chopin, de
George Sand, d'Arthur Conan Doyle, de Simone de Beauvoir, de Vincent
Van Gogh, de Frida Kalho et à la rentrée après
les fêtes, de François Caron de Beaumarchais et de Jean
Jaurés...
Après
vous avoir présenté cette figure centrale dans
l'identité et l'histoire argentine (et au-delà car on
peut aussi parler de l'histoire sud-américaine) à
travers différents témoignages de contemporains, le
conseil municipal de Mendoza en 1816 (voir mon article du 6 novembre 2012), la presse internationale à Buenos Aires, à Paris
et à Lausanne en 1817 (voir mon article du 16 novembre 2012),
la presse libérale espagnole à Barcelone en 1820 (voir
mon article du 21 novembre 2012), un entretien politique avec Basil Hall, un
commandant de la Royal Navy en 1821 (voir mon article du 28 novembre 2012) et enfin une analyse historique élaborée par un
Français, Gabriel Lafond, en 1841-1844 (voir mon article du 4 décembre 2012), voici une petite notice autobiographique qu'il adressa
lui-même à Ramón Castilla, alors Président
de la République du Pérou, que j'ai traduit pour en
faire le préambule de San Martín, à rebours des
conquistadors.
Nous
sommes en septembre 1848. Le général a soixante-dix
ans. Il a quitté Paris et
sa région juste après la Révolution de Février pour épargner à sa famille, et surtout à ses petites-filles, les troubles qui agitent la capitale. Il s'est
rapproché de l'Angleterre qui continue sans heurt ses progrès
démocratiques et s'est installé chez Adolphe Gérard,
un avocat de Boulogne-sur-Mer. Il vit dans la Grande-Rue qui relie la
Ville Haute et la Ville Basse dans une maison qui est maintenant
devenu un musée (voir à ce propos mon retour sur images du 10 août 2012), le seul musée argentin sur le sol
français...
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Cette
lettre de septembre 1848 est l'une des dernières qu'il a
écrites de sa main. Bientôt, la double cataracte, dont
il ressent la gêne depuis 1843, lui ôtera presque
complètement la vue. En plein jour, il distingue déjà
à grand peine ce qu'il écrit. D'ici quelques mois, il
lui faudra dicter son courrier à sa fille ou à son
gendre et il ne s'y fera jamais.
Il
décrit ici ce que fut son action politique pendant la guerre
d'indépendance entre 1812 et 1822, année de son retrait
de toute vie publique. Et son style reflète la sobriété
qu'il a toujours montrée tout au long de sa vie et qui en fit
un chef profondément aimé et apprécié de
ses subordonnés, comme en témoigna Gabriel Lafond
dans son livre publié en 1844 (voir mon article du 4 décembre).
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* *
*
Pour
aller plus loin :
-
Ecouter mon interview d'août 2012 en français, par
Magdalena Arnoux, sur Radio Nacional (Radiodifusión
Argentina al Exterior).
Elle
porte surtout sur les rumeurs malveillantes concernant la filiation
de San Martín dont une légende sans queue ni tête
mais indéracinable veut qu'il ait été un métis
adultérin, ce qui est impossible au regard des règles
qui régnaient sous l'Ancien Régime dans l'armée
espagnole où il a servi à partir de 1789 (il avait
alors 11 ans et demi et non pas 13 comme il l'annonce dans sa lettre.
San Martín, comme tous les hommes de sa génération,
n'est jamais bien précis sur son âge. La date de
naissance, à cette époque, n'a pas du tout la valeur
que nous lui attachons et on se trompe très facilement dans
ses calculs).
-
Ecouter mon interview d'août 2012 en espagnol sur la même
station.
Avec
le journaliste Leonardo Liberman, j'y parle du San Martín
intime de l'exil à Paris, entre 1831 et 1848, de son
implication dans la vie intellectuelle et artistique de son temps, de
sa relation aimante avec sa fille ainsi que de la ville de
Boulogne-sur-Mer où il a achevé son existence le 17
août 1850.
* * *
Pour
en savoir plus sur la haute figure qu'est José de San Martín
en Argentine en restant dans Barrio de Tango, cliquez sur son nom
dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus
(sous le titre de chaque article).
Pour
connaître l'ensemble de mes articles sur ce livre, le troisième
que je publie, le second aux Editions du Jasmin, cliquez sur le
mot-clé SnM bio Jasmin, dans le même bloc Pour
chercher.
Des
raccourcis vers les présentations de chacun de mes livres sont
disponibles en partie haute de la Colonne de droite.
(1) Les circonstances auxquelles fait allusion San Martín ne sont autres que ses fiançailles et son mariage avec Remedios de Escalada, qui lui permirent d'atténuer la méfiance qu'il inspirait parce que sa famille était inconnue à Buenos Aires. Mais le fait que don Antonio de Escalada l'accueillait dans sa parenté était bon signe : l'homme était un partisan déclaré de la révolution et de l'indépendance depuis le 22 mai 1810. Il est donc particulièrement éclairant que San Martín, qui ne parle jamais de ses morts, distingue ici entre circonstances et calcul, car plusieurs historiens prétendent que son union fut un mariage de raison, sans amour. On voit bien ici que cette interprétation est largement contestable.
(1) Les circonstances auxquelles fait allusion San Martín ne sont autres que ses fiançailles et son mariage avec Remedios de Escalada, qui lui permirent d'atténuer la méfiance qu'il inspirait parce que sa famille était inconnue à Buenos Aires. Mais le fait que don Antonio de Escalada l'accueillait dans sa parenté était bon signe : l'homme était un partisan déclaré de la révolution et de l'indépendance depuis le 22 mai 1810. Il est donc particulièrement éclairant que San Martín, qui ne parle jamais de ses morts, distingue ici entre circonstances et calcul, car plusieurs historiens prétendent que son union fut un mariage de raison, sans amour. On voit bien ici que cette interprétation est largement contestable.