Après
la Province de Misiones qui, à travers une députée,
vient d'obtenir l'institution d'une Fête Nationale du Mate en
Argentine (voir mon article du 3 décembre 2012 sur le sujet),
voici La Plata, qui organise du 7 au 9 décembre prochain, sur
Plaza Moreno, sa deuxième Fête Nationale du Pan Dulce
Argentin... Aux mêmes dates, dans la ville de Morea, dans la
même Province de Buenos Aires, place au salé et à
la viande : on y fêtera le cochon de lait, la version très
festive et estivale du traditionnel asado (Fiesta del Lechón)
Mais
revenons à notre pan dulce, qui est, avec le mate et le dulce
de leche, un autre trésor identitaire de la gastronomie
argentine (et uruguayenne), indispensable sur la table de Noël.
Le
pan dulce est une contribution gastronomique typique de la grande
vague d'immigration des années 1880-1930. Il mêle les
traditions pâtissières du panettone italien, du nord, du
centre et du sud de la Péninsule, à celle du christenstolen germanique, qu'il soit alsacien, bavarois ou
autrichien.
Au
programme de la fête : dégustation de panes dulces
artisanaux, ateliers pour les petits, cours de cuisine pour les
grands, stands de producteurs et même élection d'une
Miss Pan Dulce (ça ne s'invente pas et puis, c'est déjà
la saison des maillots de bain !)
Alors
pour me mettre à l'unisson et ouvrir la section des Fêtes
de fin d'année 2012 sur Barrio de Tango, voici une recette,
une seule, choisie dans la grande variété des panes
dulces argentins, ici une version inspirée du panettone
milanais : le pan dulce milanés qu'on trouve dans les
pâtisseries portègnes et bonaerenses...
Ingrédients
(pour nourrir un régiment entier. La table argentine est très
abondante, et encore plus les jours de fête) :
800
gr de farine de blé (en France, la farine T45, inconnu du grand public en Argentine, est la plus fine
mais elle donnera un résultat plus éloigné de
l'original argentin qu'une simple T55), 6 œufs, 50 gr de levure de
boulangerie fraîche (soit 8 gr environ de levure lyophilisée
disponible dans nos grandes surfaces), 300 gr de sucre, 300 gr de
beurre, 1 cuillère à café (bien bombée)
d'extrait de malt, essence de vanille, sel, cognac, 1 citron non
traité, 150 gr de raisins de Corinthe, 150 gr d'autres raisins
secs selon votre goût, 200 gr de cerneaux de noix, 200 gr de
fruits confits.
1er
appareil : battre deux œufs en omelette, y ajouter 50 gr de sucre et
la levure puis 100 gr de farine. Bien mélanger à la cuillère à pâtisserie en évitant les grumeaux.. Laisser reposer et lever.
Pendant
ce temps, amenez à température ambiante le
beurre (en Argentine à cette époque de l'année, mise à part la pointe sud de la
Patagonie, il fait très chaud !).
Prélevez le zeste du citron et réservez.
Préparez le cognac (un verre à liqueur) et l'essence de
vanille (deux cuillères à café) et réserver.
Enfin mélangez 700 gr de farine avec une cuillère à
café bien bombée d'extrait de malt et une pincée
de sel. Mettez vos 4 œufs à portée de main.
Lorsque
le levain est prêt, prenez un grand récipient à
malaxer où vous pourrez travailler toute la pâte à votre aise.
Versez-y le levain et ajoutez progressivement les autres
ingrédients, en les alternant et en mélangeant
bien avec un pétrissage manuel vigoureux. Au besoin, partagez
la pâte en deux ou trois morceaux pour pouvoir la travailler à
l'aise (ou divisez les proportions avant de commencer pour rapporter
la quantité d'ingrédients au nombre et à
l'appétit de vos convives).
En
dernier lieu, ajoutez les noix, les raisins et les fruits confits
(préalablement roulés dans la farine pour qu'ils se
maintiennent en place dans le gâteau pendant la cuisson) avant
de laisser reposer le tout.
Laissez
lever la pâte dans une pièce chaude.
Mise
en forme : le plus souvent, le pan dulce se passe très
bien de moule. On façonne la pâte en boule et on la dépose
sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier cuisson
(les papiers cuisson disponibles en Europe évitent un
graissage préalable). Laissez lever une dernière fois
jusqu'à ce que les boules atteignent le double de leur volume
initial.
Avec cette quantité de farine (800 gr), il est préférable de faire deux panes
dulces, plutôt qu'un seul très gros qui serait plus
délicat à cuire dans un four domestique.
Avant
d'enfourner, badigeonnez délicatement la surface au
jaune d'œuf battu, légèrement dilué avec quelques gouttes d'eau. Avec une lame très affinée, dessinez
en surface une croix sur le dessus du gâteau pour ouvrir la
pâte et lui éviter de se craqueler de manière
sauvage pendant la cuisson (ce phénomène donne un
résultat très peu esthétique). Vous pouvez également décorer le dessus du gâteau avec des amandes entières ou des cerneaux de noix.
Chauffez
votre four à 200°. Enfournez à four chaud à
cette température et laissez cuire 10 mn.
Au
bout de ce temps, réduisez la chaleur à 150°. La
cuisson réclame encore 30 à 40 mn selon les
performances de votre four, la qualité de vos ingrédients
et la taille effective du pan dulce.
Pour
vous assurer que le gâteau est cuit, plongez une brochette en
métal dedans, elle doit ressortir propre.
Pour
aller plus loin :
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au site Internet BA Gastronómico que la Province de Buenos Aires consacre à la
gastronomie et aux nombreuses manifestations qu'elle lui consacre
tout au long de l'année.