La
nuit dernière, la journaliste Magdalena Arnoux a offert un
très beau cadeau aux auditeurs francophones de RAE : une
interview en français de Fernando Iranzy, le petit-fils du
grand compositeur et violoniste de tango Julio De Caro, qui en fut
aussi le premier révolutionnaire.
C'est
lui qui marque la ligne de partage entre la première
génération de musiciens du genre, la Guardia Vieja, des
artistes souvent sans formation, improvisateurs géniaux, et
la seconde, qu'on appelle Guardia Nueva, qui rassembla en majorité
des musiciens professionnels qui optèrent pour la polyphonie
introduite au début des années 1920 par Julio De Caro
dans la musique tanguera.
Dans
un français impeccable, Fernando Iranzy nous parle ici de ses
souvenirs de son grand-père, de la vocation de musicien de celui-ci, de
ses rapports difficiles avec un père qui aurait
préféré qu'il fasse de la musique classique, de
son affection pour son frère, le pianiste et compositeur
Francisco De Caro, de son refus initial de l'autre grande révolution
du genre, qui intervint dans les années 1960 sous l'impulsion
d'Astor Piazzolla, l'hérétique, aujourd'hui reconnu
comme le plus grand des grands, et de la manière dont
Piazzolla réussit à lui faire vaincre ses préventions.
Fernando Iranzy nous parle aussi de ses rapports avec Carlos Gardel et de cette générosité
que le Zorzal Criollo avait envers ses compatriotes musiciens, qu'il s'arrangea pour
faire connaître un peu partout dans le monde en jouant sur sa
propre notoriété internationale...
Tous
les deux étaient nés un 11 décembre, à
neuf ans d'intervalle, et c'est pour leur rendre hommage qu'on a fixé
à cette date le Día Nacional del Tango aux festivités
duquel participe cette interview.
Un
grand merci à RAE (Radiodifusión Argentina al
Exterior), la station internationale de Radio Nacional, de nous proposer en ligne cette interview tranquille, au ton simple, bien digne de
l'œuvre à laquelle elle rend hommage et merci aussi à
Magdelena Arnoux, qui tient son rôle avec sa passion de
toujours, sa maîtrise de notre langue et sa discrétion,
toujours en retrait, ce qui fait de l'entretien un moment de
convivialité comme on les aime à la radio.
Pour
écouter l'émission, disponible en streaming sans
téléchargement possible :
cliquez
sur le lien.
Pour
en savoir plus sur Julio De Caro :
visitez
sa page sur Todo Tango, le site encyclopédique argentin qui
vous dit tout sur le tango (en espagnol).