lundi 7 octobre 2013

"Milagrito argentino" / Petit miracle en Argentine ? [Actu]

C'est un petit miracle (milagro) dont témoignerait l'édition de ce matin de Página/12. Preuve s'il en est que ce journal fait un peu plus qu'accompagner l'épanouissement de la démocratie dans le pays dont le personnel politique évolue peu à peu vers des mœurs de plus en plus pacifiques...

Hier matin, on apprenait que la Présidente devait prendre un mois de repos par ordre de la faculté (1). Ce n'est pas la première fois qu'elle doit ainsi alléger son agenda officiel. Et cette fois-ci, alors qu'on est dans les toutes dernières semaines de la campagne pour les élections de mi-mandat où ses candidats ne partent pas favoris, les messages de soutien et de prompt rétablissement émanent non seulement des chefs d'Etat voisins mais aussi de son opposition intérieure ! Parmi ces expéditeurs, on trouve les noms de De La Sota, de Macri et de Solanas, qui d'ordinaire ne reculent devant aucun argument pour attaquer et discréditer la politique du Gouvernement national, en insultant au besoin la Présidente. C'est la première fois que je constate cette marque de considération humaine envers sa personne et cela me surprend d'autant plus que la campagne est vraiment électrique et que plusieurs événements internationaux jettent en ce moment la diplomatie continentale de l'Argentine dans des difficultés durables (par rapport à l'Uruguay, par rapport à la justice de New-York, par rapport au paiement de la dette...)

Un éditorialiste de Página/12 tente de comprendre ce qu'il se passe. Serait-ce que ces opposants, d'ordinaire si mal embouchés, préfèrent continuer à s'acharner sur la même tête-de-Turc que d'avoir à changer leur stratégie face à une nouvelle personnalité ?

Pour en savoir plus :


(1) Le communiqué médical a été publié par la Casa Rosada et de mauvaises langues (ou pas si mauvaises que ça) en déduisent que la Présidente joue avec les nouvelles de sa santé pour galvaniser ses partisans qui l'ont quelque peu abandonnée en août lors des Primaires obligatoires (PASO), qui ont qualifié les candidats uninominaux et les têtes de liste aux élections qui se tiendront ce mois-ci. Elle jouerait de l'attachement sentimental au chef (caudillo) typique de toute la tradition de la gauche argentine depuis plus de deux cents ans, toujours exacerbé et spectaculaire pour les Européens que nous sommes. Si c'est le cas, les opposants cherchent peut-être à vider de son sens cette sentimentalité péroniste.