Ce
n'est pas une surprise puisque Mauricio Macri ne sait pas gérer la
ville de Buenos Aires autrement que comme une entreprise qui doit
rapporter (à qui?) des bénéfices... Mais tout de même, là, il y va
fort.
Depuis
que la responsabilité du réseau du métro de Buenos Aires a été
transféré de l'Etat national à la Ville Autonome de Buenos Aires,
le prix du ticket de métro est passé de 2,50 $ (hauteur qu'il avait conservée en août dernier si mes souvenirs sont bons) à 4,50 $, montant qui
entrera en vigueur le 14 mars, dans une semaine.
Página/12,
quotidien de gauche ultra-opposé à ce gouvernement portègne
ultra-libéral, a calculé que l'augmentation était de 309% en deux ans !
C'est largement plus que l'inflation annuelle, qui tourne déjà autour de
25%.
La
dernière augmentation, qui avait fait passer le ticket de 2,5 $ à
3,5 $, datait de novembre dernier.
Cette
hausse invraisemblable est en partie compensée par un système de
dégressivité plutôt compliqué et qui ne peut être optimisé
qu'avec 44 déplacements dans un mois calendaire, sans possibilité
de report au mois suivant, ce qui fait, eu égard aux habitudes locales d'usage des transports en commun, que presque personne n'atteint ce chiffre. Ce
système dispose que les 20 premiers déplacements coûtent chacun
4,50, les dix suivants 3,60, les dix suivants 3,15 et les
quatre derniers 2,70. Et après on repart sur un autre cycle !
Comme
à chacune de ces décisions ahurissantes, un député de
l'opposition à la Legislatura va demander en référé à la justice portègne de
déclarer cette augmentation injustifiée en s'appuyant sur le fait
que la cour des compte locale a établi le prix total effectif du voyage à 5$, ce qui comprend la part payable par l'usager et celle couverte par la subvention publique, puisque le métro, à Buenos Aires, comme ailleurs, relève d'un service public financé par les contribuables comme pour tout le
reste d'une gestion municipale digne de ce nom (éclairage public, entretien des
chaussées, des signalisations et des espaces verts, écoles et autres infrastructures culturelles, hospitalières,
etc, bref tout ce qui fait qu'une ville est un lieu de vie commun à
tous ses habitants et ce pour quoi des impôts, qui eux aussi
augmentent toujours, sont prélevés).
Pour
aller plus loin :
lire
l'entrefilet de Clarín qui sur ce sujet de vie quotidienne fait le minimum syndical
lire
l'article de La Nación qui cogne encore plus fort que Página/12 (on
croit rêver) en annonçant carrément un ticket à 5 $ à partir de
vendredi prochain !
Le journal de droite prend en effet en considération le
montant payé en caisse en espèces, la
modalité de paiement la plus fréquente à Buenos Aires (il existe
en effet une incitation à acheter des abonnements dont, pour des raisons pratiques, seuls les habitants de Buenos Aires et de la proche banlieue peuvent bénéficier).