Des livres, des flûtes et des instruments à cordes... |
La semaine dernière, grâce à Edwige Fournier, maîtresse des lieux, qui m'avait laissé carte blanche pour deux jours, je partageais avec le Trio Taquetepa un week-end culturel, musical et gourmand au Art Book Café, jeune café-librairie installé depuis quelques mois sur l'avenue du Général De Gaulle à Saint-Mandé, presque face à la mairie.
Belle vaisselle pour la spécialité argentine par excellence et qui se mange avec les mains, en la cassant pour voir à quoi elle est farcie... |
Au
menu, côté verre, la bière Quilmes (ci-dessus), dont la douceur et la blondeur
ont été appréciées par tous ceux qui l'ont découverte à cette
occasion, le cocktail décoiffant du Fernet Branca adouci au
Coca-Cola qui constitue l'apéritif le plus typiquement argentin qui
soit et le mate, cette infusion nationale (voir ce mot dans le bloc
Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus) à la saveur
puissante, où l'amertume se marie au tannin et que l'on peut
agrémenter de miel, d'écorces d'agrume ou de plantes aromatiques
comme la menthe ou la mélisse.
Côté
assiette : succès garanti pour les empanadas servies avec
quelques pommes de terre poêlées et une succulente salade verte
assaisonnée à l'échalote hachée, revenue à l'huile d'olive, le
tout relevé d'une pointe de vinaigre balsamique (ci-dessus). C'était parfait :
simple et goûteux, comme à Buenos Aires.
Côté
musique : mes amis de Taquetepa étaient venus au complet, avec
le contrebassiste Fabrice Gouterot, dont la présence était sous
réserve au moment où la date avait été fixée, et avec tous les
instruments : Marie Crouzeix avec toutes les flûtes possibles et
imaginables, Daniel Pérez avec la guitare, le charango et le bandonéon, et
Fabrice donc, grâce à qui nous avons écouté un Oblivión velouté
à souhait (1).
Quand la flûte traversière ténor épouse le bandonéon argentin et la contrebasse jazzy... |
Côté
livres : les miens, qu'ils portent sur le tango ou l'histoire
argentine ou sur un mélange des deux, trônaient en bonne place, en
compagnie d'un bon nombre de leurs frères et sœurs des Editions du
Jasmin, alignés comme pour une photo de classe, dans les rayonnages
du fond de cet antre chaleureux, qui n'est pas sans rappeler, du côté
du bois de Vincennes, l'ambiance portègne de Clásica y Moderna, à
Recoleta. Le jour où la région parisienne créera des Bares
Notables, Art Book Café devra postuler !
Quena et charango, pour une note du litoral argentin, et la fille de Patrice pour marquer le rythme ! |
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(1)
Oblivión est un des grands classiques que l'on doit à Astor
Piazzolla. L'arrangement de Daniel Pérez est simple, sans
prétention, vivant. Le contraire des interprétations académiques
bien propres sur elles dont nous assomment tant de formations
franco-françaises qui ont étudié Piazzolla au conservatoire sans
avoir jamais écouté un seul disque de tango canyengue et qui
croient pouvoir aborder ce répertoire alors qu'elles n'ont jamais
pris la peine de se pencher deux secondes sur la culture tanguera.