Quelques
jours avant de prendre l'avion pour Paris et son Salon du Livre, dont
il est l'un des invités au titre de la délégation des auteurs
argentins invités Porte de Versailles, le peintre et caricaturiste
de presse Miguel Rep publie à la une Web de Página/12.
Julio
Cortázar sera au
cœur du Salon à l'occasion du centenaire de sa naissance, célébré
avec faste en Argentine.
La
vignette de Rep donne une lecture hyper-politisée de la figure de
l'écrivain, qui n'écarte même pas le côté guerrillero du personnage, bref un parfait contrepoint à ce que célébrait il y a
quelques jours la une de La Nación avec l'inauguration très
mondaine et diablement bling-bling d'un habillage criard pour le pavé
de la place du Palais Royal à Paris (voir mon article du 8 mars2014).
Julio
Cortázar est né il y a 100 ans, il est mort il y en a 30. Il y a un
demi-siècle, il a écrit le génial roman Rayuela. Il est né à
Bruxelles mais c'est l'un des plus rebelles et des plus lumineux
Latino-Américains et il a œuvré pour la libération. (1)
Jamais
Cortázar n'aurait été élu employé du mois chez MacDo.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Voilà
qui est envoyé !
(1)
La libération n'est pas un vain mot en Amérique du Sud. C'est le
terme qui désigne l'épopée révolutionnaire du début du XIXème
siècle, c'est celui qui a été utilisé au XXème
siècle pour désigner un courant théologique qui voulait acclimater
au sous-continent la doctrine sociale de l'Eglise élaborée dans le
contexte européen de l'après-révolution industrielle, c'est celui
qui a été adopté enfin par la révolution castriste à Cuba. C'est
donc beaucoup plus ample qu'en Europe où ce mot désigne
essentiellement la fin de la seconde guerre mondiale et renvoie non
pas à l'avènement d'une ère nouvelle mais bien plutôt au
rétablissement de l'ordre démocratique antérieur (et à l'Est, au
passage de Charybde en Scylla, d'une dictature ignoble à une autre,
tout aussi répugnante).