L'ancienne maison du poète
Evaristo Carriego (1883-1912), l'un des tout premiers poètes des
faubourgs de Buenos Aires, située Honduras 3784, a été construite
en 1890, au moment où Palermo s'urbanisait à grande vitesse sous la
pression de la forte vague migratoire qui submergeait la capitale
argentine.
Depuis 1981, elle abrite
la bibliothèque publique Evaristo Carriego, baptisée aussi la Casa
de la Poesía. Objet en 1975 d'une loi d'expropriation destinée à
protéger ce patrimoine, la maison a finalement été achetée à la
famille par la Municipalité de Buenos Aires en 1977.
En 2010, la Legislatura en
a fait un patrimoine inaliénable de la Ville autonome au titre de sa
valeur historique.
Mais en 2013, le
gouvernement local a lancé un appel d'offre pour un réaménagement
et les travaux ont donné lieu à une destruction partielle de ce qui
fut le lieu d'écriture et de création de Carriego. Aussitôt, une
association des habitants du quartier a porté plainte devant la
justice et celle-ci vient d'ordonner à la Ville, en seconde
instance, de reconstruire à l'identique ce qui a été mis à bas.
Une victoire importante
pour la préservation du patrimoine portègne, perpétuellement
menacé par la gestion fort peu culturelle de l'actuel Gouvernement
municipal, qui a deux semaines pour présenter son plan d'action à
la justice.
Malheureusement, d'après
La Nación, le procureur de la Ville a déjà annoncé son intention
de faire appel de cette sentence. Les conservateurs du rare
patrimoine architectural de Buenos Aires ne sont pas au bout de leurs
peines.
Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 d'hier sur le verdict de mercredi
lire l'article de Página/12 du 31 août 2013 sur cette même affaire
lire l'entrefilet de Clarín, qui a fait le service minimum (mais il l'a fait)
consulter la page de la
Bibliothèque Evaristo Carriego sur le portail Internet de Buenos
Aires.