Après
son audition d'il y a trois semaines, Amado Boudou, le vice-président argentin,
alors qu'il était en voyage officiel à Cuba, a été inculpé par le juge Ariel
Lijo dans le cadre de l'achat contesté de l'entreprise Ciccone. Il
est inculpé d'être co-auteur d'une prise de contrôle illégale de cette société et de négociations
incompatibles avec ses charges publiques (en clair, il aurait profité de sa position officielle pour prendre des intérêts financiers et s'enrichir personnellement).
Les
biens des trois co-inculpés ont été mis sous
embargo à hauteur de 200 000 pesos.
L'opposition
fait des gorges chaudes de l'affaire et exiger la démission
immédiate du vice-président, ce à quoi certains ministres ont
répliqué en rappelant les procès qui pendent aux basques de
Mauricio Macri, pour des faits au moins aussi graves et beaucoup plus
nombreux, et son maintien en fonction, pire encore, sa réélection
pour un second mandat à la tête de la capitale argentine.
L'inculpation
a été rendu publique vendredi soir, à près de minuit.
C'est
la première fois en Argentine que des poursuites judiciaires sont intentées contre un
dignitaire politique encore en fonction dans un rang aussi élevé (le second personnage de l'Etat fédéral). Rappelons
qu'en cas de défaillance de la Présidente, c'est Boudou qui la
remplace ipso facto jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle
en 2015.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12.
Vous
pouvez bien sûr aussi lire la presse de l'opposition (Clarín, La
Nación, La Prensa, dans la partie basse de la Colonne de droite)
mais le propos y est plus confus, du fait de la volonté polémique
d'en appeler à la démission de l'intéressé.