L'image symbolique du jour |
C'est
aujourd'hui le premier Día de la Bandera (fête du Drapeau) dont la
célébration est confiée à la toute nouvelle ministre de la
Culture Teresa Parodi. Elle a donc organisé une grande fête
musicale à Rosario, ville où le général Manuel Belgrano conçut
l'actuel drapeau national argentin (à peu près dans son aspect
actuel), pour fédérer son armée et lui permettre de se distinguer
des armées absolutistes espagnoles : les deux forces en
présence arboraient l'une et l'autre jusque-là le même drapeau
rouge et or, le drapeau de l'Espagne royaliste. C'était le 27
février 1812 dans la petite ville de Rosario, aujourd'hui la deuxième du pays en taille et en nombre d'habitants.
Ce n'est cependant qu'un an plus tard que l'Assemblée
de l'An XIII a définitivement aboli le rouge et or espagnol pour les forces armées du nouvel Etat, qui n'avait pas rompu son allégeance à
l'Espagne, dans l'attente qu'elle se dotât d'une constitution au
retour sur le trône du roi Fernando VII, dit le Désiré, exilé en
France depuis 1808, sur l'ordre de Napoléon, qui s'était ainsi
assuré de tous les membres de la Famille royale. Il fallut attendre le retour effectif de ce roi et la répression qu'il ordonna aussitôt
contre les libéraux espagnols qui venaient pourtant de risquer leur
vie pendant six ans pour lui pour que les couleurs espagnoles fussent
descendues du mât du Fort de Buenos Aires et remplacées par
l'actuel blanc et ciel, en 1815, lorsque les sinistres nouvelles en
provenance de Madrid délièrent de leur Métropole les ex-colonies désormais en rébellion ouverte. Les couleurs nationales argentines
sont celles d'une cocarde bleu et ciel que se confectionnèrent les
révolutionnaires populaires pour se compter sur la Plaza de la Victoria (actuelle
Plaza de Mayo) durant la Semaine de Mai 1810, les 22, 23, 24 et 25 mai, jusqu'à la destitution complète et définitive du vice-roi
Cisneros. Le 20 juillet 1816, quelques jours après la déclaration
d'indépendance du 9 juillet, le Congrès de Tucumán adopta définitivement les deux couleurs comme drapeau national des
Provinces-Unies du Sud.
Belgrano en kit dans la revue enfantine Billiken du 18 juin 1961 A vos ciseaux et vos bâtons de colle ! |
La
fête actuelle a été instituée en 1938, alors que la paix civile se voyait
menacée entre les habitants du pays, à cause de la situation très
conflictuelle qui affectait l'Europe dont la majorité d'entre eux
étaient originaires : Allemagne d'Hitler, Italie de Mussolini,
Espagne en guerre civile, annexion des Sudètes, Anschluss,
répression stalinienne en URSS, régime répressif en Pologne, etc.
La
fête a été créée pour rappeler aux Argentins leur commune
appartenance à un pays nouveau et pour renforcer l'effet pédagogique
et unificateur de ces célébrations patriotiques, on choisit de la fixer à la
date anniversaire de la mort de Manuel Belgrano, décédé à Buenos
Aires, le 20 juin 1820, à l'âge de cinquante ans, épuisé par les
maladies tropicales contractées pendant sa campagne du Haut-Pérou
en 1813.
Comme
tous les ans, les célébrations officielles se tiennent au Monument
au Drapeau à Rosario, en présence de la Présidente argentine, avec
musique militaire, à 14h (heure locale) et ce soir, ce sera le
méga-concert avec de nombreux artistes d'envergure nationale, comme
Darío Volonté et Lito Vitale, entre autres.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Clarín
lire
l'article de El Litoral, le quotidien provincial de Santa Fe