Le
27 juin prochain, il y aura cinquante ans que sortait le premier
disque du groupe Los Gatos Salvajes, dont Litto Nebbia était la plus
forte personnalité artistique. Ce disque le transforma presque
aussitôt en vedette très populaire, emblématique d'une génération
entière, la sienne, et un peu plus. Il fut le premier chanteur de
rock à composer et à écrire des chansons en espagnol qui
reflétaient, malgré la censure, la triste situation qui était
faite à la jeunesse du pays, à une époque où le rock ne pouvait
pas fleurir dans l'Espagne franquiste. Il fut donc pionnier dans sa
sphère linguistique.
C'est
l'occasion pour le poids lourd de la musique populaire argentine
qu'il est devenu, avec sa double casquette d'artiste et de
producteur, d'engager une grande tournée dans tout le pays avec un
potentiel de trente concerts, dont tous ne sont pas encore fixés
mais dont le premier a lieu ce soir, vendredi 6 juin 2015, à 21h, au
Teatro Principe de Asturias, du Centro Cultural Parque España de
Rosario, sa ville natale, capitale culturelle et économique de la
province de Santa Fe, au nord de Buenos Aires. Le CCPE se trouve sur
la rive du Paraná à la hauteur de la rue Sarmiento.
Le
chanteur tiendra lui-même le piano, l'orgue et la guitare. Il sera
entouré de ses musiciens : Daniel Homer à la guitare
(différentes tessitures), Leopoldo Deza (flûte et clavier), Gustavo
Gianini (basse électrique), Daniel Colombres (batterie et
percussions), Tomás Corley (chœur et percussions) et deux autres
choristes, Jaunchy Cianfagna et Nica Corley (guitare).
Entrée :
50 $ ARG (c'est très bon marché, surtout pour voir un tel artiste,
y compris pour le public local).
Le
27 juin, Litto Nebbia donnera le second concert de la tournée à La
Plata, capitale de la province de Buenos Aires.
Une du supplément culturel de Página/12 |
Página/12
ne pouvait pas laisser passer ce jour sans le saluer d'une longue
interview en une de ses pages culturelles...
Verbatim
“La
cosa empezó en enero –desarrolla Nebbia–. Vino un pibe a hacerme
una nota y me dijo: ‘¿Así que el 27 de junio se cumplen cincuenta
años de la salida del disco de Los Gatos Salvajes?’. Y yo pensé:
‘¡Qué disparate cumplir medio siglo en algo, ¿no?!’. Es cierto
que no es difícil llegar a esa cifra, pero sí estar bien,
tranquilo, y haciendo cosas... Hace cincuenta años que escribo
canciones y es lo que sigo haciendo todas las mañanas en mi casa”,
cuenta el creador de “Quien quiere oír que oiga”. “Y lo que
dije fue: me voy a armar una celebración de las composiciones con la
idea de armar un espectáculo en el que tenga presencia la cantidad
de direcciones que ha tomado mi música en todos estos años. Claro,
cuando se empezaron a enterar, empezaron las sugerencias. ‘Cómo no
va a estar éste, cómo no va a estar el otro...’. Llegué a 53
temas, porque ocupé los 160 minutos que duran dos CD... y ya me
parecía una locura hacer tres”, explica Nebbia, que algún límite
tiene, al cabo.
Página/12
"Le
truc a commencé en janvier, développe Nebbia. Un gamin est venu
m'interviewer et m'a dit : "Alors, comme ça, le 27 juin, ça
fera cinquante ans qu'est sorti le disque des Gatos Salvajes ?" Et moi, j'ai pensé : "Tu parles d'un exploit ! Arriver au
demi-siècle dans quelque chose ! C'est sûr que ce n'est pas
difficile d'atteindre ce chiffre, mais être bien, sans problème,
toujours dans la course... Il y a cinquante ans que j'écris des
chansons et que c'est ce que je fais tous les matins chez moi",
raconte le créateur de Quien quiere oír oiga (Que celui qui a des
oreilles écoute). Ce que j'ai dit, c'est : je vais monter
quelque chose pour marquer les compositions, du genre monter un
spectacle où on trouverait toutes les directions prises par ma musique pendant toutes ces années. Bien sûr, quand ça a
commencé à se savoir, les suggestions se sont mises à pleuvoir. Et
pourquoi on mettrait pas ci et comment on pourrait ne pas mettre
ça... Je suis arrivé à 53 chansons, parce que j'ai utilisé les
160 minutes que durent deux CD... et alors ça me paraissait une
folie d'en faire trois", explique Nebbia qui finit par se mettre des
limites.
(Traduction
©
Denise Anne Clavilier)
“La
idea que tengo ahora, a diferencia de aquellos aniversarios más
puntuales, es que aparezca la presencia de las varias vertientes por
las que ha pasado mi música. Desde las que tienen que ver con la
guitarra y la semblanza rítmica asociada al folklore argentino,
hasta las cosas de piano solo y su climática tanguera, la bossa
nova, el candombe, la improvisación jazzística, o la guitarra
eléctrica y el rockabilly... Todo eso está presente en el disco y
en el espectáculo. Como cualquier selección es arbitraria, claro,
siempre va a faltar algo”, dice Nebbia.
Página/12
"L'idée
que j'ai maintenant, contrairement à ces anniversaires plus
ponctuels, c'est qu'on voie la présence des divers versants que ma
musique a parcouru. Depuis ceux qui ont à voir avec la guitare et
l'allure rythmique associée au folklore argentin, jusqu'aux trucs de
piano solo et leur climat tanguero, la bossa nova, le candombe,
l'improvisation jazzy ou la guitare électrique et le rockabilly...
Tout cela est dans le disque et dans le spectacle. Comme toute
sélection est arbitraire, c'est sûr qu'il va forcément manquer
quelque chose", dit Nebbia
(Traduction
©
Denise Anne Clavilier)
–La
lista de lo que falta daría para un libro de cincuenta tomos, pero
sí cuente qué hay...
–(Risas)
Bueno, como dije, todo recorte es arbitrario. Lo que hice fue
sentarme varios días en el piano, y ponerme a tocar los temas que
puedo hilvanar y cantar con naturalidad, que cuando tengo que modular
porque canto algo en otro tono, pueda hacerle algún adorno que me
guste. Es decir, tengo muy claro, muy identificado mi lenguaje,
entonces me baso en que cuando veo que algo sale blando, que estoy a
gusto cantándolo, lo elijo. “Vamos negro, fuerza, negro”, por
ejemplo. Es la primera vez que hago una versión en piano de ese
tema, porque siempre había sido con la guitarra y con Domingo Cura.
Hay otra de “Canción del horizonte” con grupo, cuando siempre la
tocaba con la guitarra y solo. No sé, hay cositas que han ido
saliendo con naturalidad, incluso en la grabación, porque armamos el
estudio como si estuviésemos tocando en vivo, con un micrófono guía
y todos los instrumentos ubicados. Y esto hizo que muchos temas estén
grabados en la primera o segunda toma. Tienen una espontaneidad
total, una frescura imponderable. Es más, grabamos las cincuenta y
tres canciones en cinco sesiones.
Página/12
- La
liste de ce qu'il manque, ça ferait un livre en cinquante tomes,
mais bon, dites-nous ce qu'il y a...
- (Il
rit) Bon, comme j'ai dit, tout choix est arbitraire. Ce que j'ai
fait, c'est que je me suis mis pendant plusieurs jours au piano et je
me suis mis à jouer les chansons que je peux enchaîner en restant
naturel parce que quand il faut que je module parce que je chante
quelque chose dans un autre ton, je pourrais y mettre une enjolivure
qui me plaise. Je veux dire que j'ai une idée bien claire de ce
qu'est mon langage, c'est bien identifié, alors je me fonde sur le
fait que quand je vois que quelque chose a l'air bien, que je me sens
à l'aise pour le chanter, je le choisis. Vamos negro, fuerza negro
(Allez mon vieux, courage mon vieux) par exemple (1). C'est la
première fois que je fais une version piano de cette chanson, parce
que jusqu'alors ça a toujours été à la guitare et avec Domingo
Cura. Il y a aussi une nouvelle version de Canción del horizonte,
avec un groupe, alors que je l'ai toujours jouée seul et à la
guitare. Je ne sais pas mais il y a des petites choses qui ont l'air
naturel, y compris en enregistrement, parce que nous montons en
studio comme si nous étions en train de de jouer en public, avec un
micro de retour et tous les instruments à leur place. Et ça a fait
que beaucoup de chansons sont enregistrées à la première ou la
seconde prise. Elles ont une spontanéité complète, une fraîcheur
qui n'a pas de prix. Et même, on a enregistré les cinquante-trois
chansons en cinq séances.
(Traduction
©
Denise Anne Clavilier)
Les
deux hommes entrent ensuite dans les détails musicaux et
stylistiques des reprises contenues dans ce double CD du
cinquantenaire : nouveaux arrangements, choix d'orchestration et
de façon de chanter, références à des musiciens étrangers
desquels Litto Nebbia se sent proche ou auxquels il s'estime
redevable (Jobim, Bob Dylan, John Lennon, etc.).
Nebbia et sa guitare à la caisse rectangulaire ! |
Pour
en savoir plus :
lire
le communiqué du Gouvernement provincial de Santa Fe
lire
la présentation sur le site Internet du Centro Cultural Parque
España (Rosario)
vous
connecter à la page Facebook du CCPE
lire
l'entrefilet sur le site Internet de la radio santafesine Rosario 3
lire
l'annonce faite il y a quelques jours par le journal local El
Litoral.
(1)
Un de ses grands succès.