Hier,
mardi 2 juin 2015, pour l'anniversaire de la naissance du poète
Horacio Ferrer, décédé le 21 décembre dernier, à l'âge de 81
ans, la Ville de Buenos Aires a inauguré une statue du maestro
érigée au pied du Palacio Carlos Gardel, siège de la Academia
Nacional del Tango qu'il a fondée en juin 1990. C'était à 17h30,
devant l'entrée du célèbre Gran Café Tortoni, juste avant le
vernissage de l'exposition, un étage plus haut, un travail collectif
rassemblant divers témoignages d'artistes sur l'œuvre du disparu et
sa personne : la manifestation s'intitule Vení, volá, vení,
une citation ultra-célèbre du refrain de Balada para un loco (1).
Elle comporte entre autres onze images illustrant la biographie du
Maestro écrite par Gabriel Soria, son successeur à la tête de
l'institution depuis la rentrée de mars, des croquis originaux que
le Maestro avait réalisés pour illustrer ses propres textes,
plusieurs de ses distinctions (dont la médaille de la Sorbonne et
celle du Bicentenaire dont il était si particulièrement fier) et
autres documents originaux... L'exposition est à visiter au siège
de l'ANT, Avenida de Mayo 833.
Le
8 juin à 19h30, le Cuadro de Amigos, la réunion des Amis de l'ANT,
verra la présentation du livre écrit par le vice-président de
l'Académie, Gustavo Provitina, La Palabra Prendida –
Conversaciones con Horacio Ferrer (La Parole allumée, conversations
avec Horacio Ferrer), un livre que son auteur a déjà eu l'occasion
de présenter à la Feria del Libro de La Plata.
Le
15 juin à 19h30 aura lieu le second Plenario du mois, entièrement
consacré à l'œuvre du Maestro Ferrer avec la participation de dix
poètes contemporains qui animent les Ateliers d'écriture Homero
Expósito, dont Marcela Bublik, Raimundo Rosales, Héctor Negro et
Alejandro Swarcman dont j'ai intégré une dizaine de textes, à côté
de ceux de Horacio Ferrer, dans Deux cents ans après, le
Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du
tango (Tarabuste Editions) (2).
Le
lendemain à la même heure, on projettera dans le Salón de los
Angelitos du Museo Mundial del Tango Horacio Ferrer plusieurs
documentaires tournés sur le poète.
Le
22 juin à 19h30, un autre hommage sera rendu, dans le cycle Quiero
al Tango (j'aime le tango), par des jeunes artistes du genre.
Extrait du site Internet de Clarín |
Le
24 juin, le quatre-vingtième anniversaire de la mort de Carlos
Gardel donnera lieu à la projection d'un autre documentaire qui
porte lui sur l'oratorio profane que Horacio Ferrer avait écrit et
Horacio Salgán composé en souvenir du Zorzal, Oratorio Carlos
Gardel. La projection sera tout à fait exclusive, elle n'a pas
vocation à se répéter. Au générique du film, on trouve outre
Horacio Salgán et Horacio Ferrer eux-mêmes les danseurs Milena
Plebs, Osvaldo Zotto et son frère Miguel Angel Zotto, ainsi que
l'épouse de Horacio Ferrer, l'artiste peintre Lulú Michelli.
Le
lendemain, 25 juin, toujours à 19h30, présentation d'un nouvel
ouvrage, cette fois-ci d'un auteur uruguayen, Ruberto Long, intitulé
Piantao – Balada para Horacio Ferrer, paru chez Aguilar (3). Le site Internet Prisa Ediciones en donne les premières pages et la table des matières en
format pdf... Régalez-vous !
Enfin,
le 30 juin 2015, à 19h30, la chanteuse Patricia Barone, qui fut
l'une des interprètes de María de Buenos Aires, la comédie
musicale que Horacio Ferrer a signée avec Astor Piazzolla en 1968 et
qui a lancé leur partenariat créatif, donnera une conférence
intitulée Tango: un camino para seguir creando (Tango : un
chemin pour continuer à créer).
Toutes
ces activités sont en accès libre et gratuit au siège de la
Academia Nacional del Tango.
A
cela s'ajoutera une soirée différente pour saluer les cinquante ans
de l'orchestre fondé par le bandonéoniste et compositeur Osvaldo
Piro, père du chanteur Alfredo Piro et sa sœur la rockeuse et
jazzwoman Ligia Piro (fils et fille de Susana Rinaldi, aujourd'hui
attachée cultuelle à l'Ambassade d'Argentine à Paris). Ce sera le
11 juin 2015. Entrée libre et gratuite également.
Ici,
en France, au Festival Tangopostale de Toulouse, il y aura aussi un
hommage au Maestro. Ce sera le dimanche 28 juin 2015, où je
consacrerai l'intégralité de mon second atelier littéraire de
tango au grand poète qui révolutionna la tradition de la letra de
tango en 1968, que j'ai eu l'honneur de connaître et pour qui je continue d'avoir une profonde affection... Ce jour sera
aussi l'anniversaire exact de la fondation de la Academia Nacional
del Tango, son premier quart de siècle...
Ce
matin, Clarín a rendu compte de l'inauguration de la statue, qui ne
semble pas être hélas le plus réussi de tous ces hommages... On
verra sur place en août ce que cela donne.
Pour
suivre les hommages, le mieux est de vous connecter à la page Facebook qu'animent avec affection et tendresse les ayant-droits du
poète.
(1)
Mes lecteurs trouveront une traduction de Balada para un loco dans
Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai
publié aux Editions du Jasmin, en mai 2010.
(2)
Ces deux ouvrages que j'ai consacrés à la poésie du tango et où
j'ai traduit une vingtaine de textes du Maestro Ferrer seront en
vente au Marché de la Poésie à Paris où je dois faire deux
séances de dédicace (voir mon article du 1erjuin sur le sujet).
(3)
Le titre est aussi un clin d'œil à Balada para un loco. Piantao est
l'un des mots-clés de cette chanson. Un peu comme si en français on
disait "Ne me quitte pas" pour évoquer le souvenir de Jacques Brel.