Mes
lecteurs de longue date connaissent bien cette manifestation qui s'apprête à lancer cette année sa septième édition dans la ville qui vit
naître Carlos Gardel.
Tangopostale consacrera sa semaine au tango et à ses letras, donc à ses poètes, et ne manquera pas de rendre hommage à l'enfant du pays, dont on va célébrer le 80ème anniversaire de la mort à Medellín, et à Horacio Ferrer, le grand poète qui nous a quittés le 21 décembre dernier à l'âge de 81 ans.
Tangopostale consacrera sa semaine au tango et à ses letras, donc à ses poètes, et ne manquera pas de rendre hommage à l'enfant du pays, dont on va célébrer le 80ème anniversaire de la mort à Medellín, et à Horacio Ferrer, le grand poète qui nous a quittés le 21 décembre dernier à l'âge de 81 ans.
Loin
de se limiter à un programme de cours de danse, de pratiques et de
milongas, avec ou sans musiciens, Tangopostale est l'un des très
rares festivals de tango qui, hors d'Argentine, accorde sa juste
place à l'ensemble des disciplines du genre (musique, poésie,
chant, cinéma, théâtre, arts plastiques, histoire) et qui présente
le tango dans toute la complexité de son contexte culturel, laissant
même un espace au folklore et aux coutumes populaires comme la
traditionnelle peña (1), qui se tient cette année dans un nouveau lieu mais toujours sur les bords du Canal du Midi.
Merci à la petite équipe de
bénévoles
qui travaillent toute l'année
à cette réussite pour un
début d'été
qui bénéficie à toute la ville, à ses hôteliers,
à ses commerçants.
Le festival investit en effet toute la Ville
Rose, s'installant dans tel ou tel bâtiment historique, sur des
places, dans des librairies, des bars et restaurants à la bonne
franquette et au sein de quelques institutions publiques
(médiathèque autrefois, auditorium Saint-Pierre des cuisines aujourd'hui, nouvelle MJC du Pont des Demoiselles, conservatoire, théâtre ou Institut Cervantes)...
Consultez leur site Internet pour découvrir le programme éclectique
qu'ils vous proposent du 26 juin au 5 juillet 2015 : il y en a
pour tous les goûts et à toutes les heures comme dans un festival
argentin !
Pour
ma part, j'y serai tout au long de la semaine pour animer quatre
activités (il se peut qu'on m'attribue encore une ou deux autres
petites choses). A mon programme, deux ateliers littéraires pour
découvrir les textes de tango autour de certains archétypes urbains, deux figures féminines et deux masculines (parité, parité) en hommage à deux grands Troesmas du tango pour deux anniversaires, une séance de dédicace à la
librairie Ombres Blanches, en compagnie de la rédactrice en chef de
la revue portègne Tinta Roja (2), Vanina Steiner, et une visite
commentée de l'exposition itinérante Expoésie qui présentera une quinzaine de textes en version bilingue (répertoire classique et
actuel), en grande partie dans mes traductions tirées de mes
anthologies (Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins,
paru aux Editions du Jasmin, et Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, paru chez Tarabuste Editions).
Hommage à Carlos Gardel (1890-1935)
pour saluer son passage à l'immortalité
le 24 juin 1935 à Medellín, en Colombie
Le
27 juin de 14h à 15h30 :
atelier littéraire sur les tangos anciens à la Maison de la Citoyenneté autour de deux chansons inscrites au répertoire de Carlos Gardel, pour le saluer en ce mois-anniversaire de sa mort dans la ville qui l'avait vu naître, au bord de la Garonne, le 11 décembre 1890 : Milonga del 900 (texte de Homero Manzi, qui écrivit aussi Barrio de Tango) et Mano a mano (3) (texte de Celedonio Esteban Flores, qui fut le poète que Carlos Gardel alla chercher à travers tout Buenos Aires parce qu'il venait de gagner un prix de poésie dans un journal de turf avec ce dont el Zorzal Criollo allait faire le tango Margot).
Les deux morceaux ont marqué de leur empreinte l'élaboration de trois archétypes du répertoire traditionnel du tango : la figure du mauvais garçon, l'arsouille des faubourgs, le demi-sel des bas quartiers, la terreur de Boedo, l'as du surin pour le dire comme Michel Audiard, bref et en langage local, el malevo, ce fameux compadrito qui traîne ses guêtres et son foulard dans les rues pavées, coiffé d'un éternel galurin minutieusement incliné sur l'œil qu'il a sombre et méchant... et ces deux autres figures qui lui sont attachées, l'amante vénale et vénéneuse et son brave homme de premier amour, le pauvre gars du peuple qu'elle a délaissé par cupidité et qui en prend son parti, en devient meurtrier ou tombe dans une dépression quasi-suicidaire.
atelier littéraire sur les tangos anciens à la Maison de la Citoyenneté autour de deux chansons inscrites au répertoire de Carlos Gardel, pour le saluer en ce mois-anniversaire de sa mort dans la ville qui l'avait vu naître, au bord de la Garonne, le 11 décembre 1890 : Milonga del 900 (texte de Homero Manzi, qui écrivit aussi Barrio de Tango) et Mano a mano (3) (texte de Celedonio Esteban Flores, qui fut le poète que Carlos Gardel alla chercher à travers tout Buenos Aires parce qu'il venait de gagner un prix de poésie dans un journal de turf avec ce dont el Zorzal Criollo allait faire le tango Margot).
Les deux morceaux ont marqué de leur empreinte l'élaboration de trois archétypes du répertoire traditionnel du tango : la figure du mauvais garçon, l'arsouille des faubourgs, le demi-sel des bas quartiers, la terreur de Boedo, l'as du surin pour le dire comme Michel Audiard, bref et en langage local, el malevo, ce fameux compadrito qui traîne ses guêtres et son foulard dans les rues pavées, coiffé d'un éternel galurin minutieusement incliné sur l'œil qu'il a sombre et méchant... et ces deux autres figures qui lui sont attachées, l'amante vénale et vénéneuse et son brave homme de premier amour, le pauvre gars du peuple qu'elle a délaissé par cupidité et qui en prend son parti, en devient meurtrier ou tombe dans une dépression quasi-suicidaire.
Hommage à Horacio Ferrer (1933-2014)
pour célébrer les vingt-cinq ans de son "enfant"
la Academia Nacional del Tango de la República Argentina
fondée le 28 juin 1990
Le
28 juin de 14h à 15h30 :
atelier littéraire sur les tangos de la nouvelle vague à la salle San Subra pour un hommage à Horacio Ferrer, le grand poète qui nous a quittés le 21 décembre dernier, en ce jour où la Academia Nacional del Tango qu'il avait fondée fêtera ses vingt-cinq ans d'existence. Pour cette occasion, j'ai choisi de vous présenter la valse Chiquilín de Bachín (3), dont il existe près d'une centaine d'enregistrements, et un tango moins connu, La última grela. L'un se penche sur le drame de la pauvreté et de la mendicité enfantine, un fléau toujours actuel bien qu'en voie de régression, et l'autre évoque la figure, déjà disparue alors, de l'entraîneuse de cabaret qui a tant marqué l'imaginaire populaire à Buenos Aires tout au long des années 1920, 1930 et 1940 jusqu'à sa brutale évaporation dans la nord-américanisation à marche forcée de la vie culturelle portègne après le coup d'Etat contre Perón en septembre 1955.
atelier littéraire sur les tangos de la nouvelle vague à la salle San Subra pour un hommage à Horacio Ferrer, le grand poète qui nous a quittés le 21 décembre dernier, en ce jour où la Academia Nacional del Tango qu'il avait fondée fêtera ses vingt-cinq ans d'existence. Pour cette occasion, j'ai choisi de vous présenter la valse Chiquilín de Bachín (3), dont il existe près d'une centaine d'enregistrements, et un tango moins connu, La última grela. L'un se penche sur le drame de la pauvreté et de la mendicité enfantine, un fléau toujours actuel bien qu'en voie de régression, et l'autre évoque la figure, déjà disparue alors, de l'entraîneuse de cabaret qui a tant marqué l'imaginaire populaire à Buenos Aires tout au long des années 1920, 1930 et 1940 jusqu'à sa brutale évaporation dans la nord-américanisation à marche forcée de la vie culturelle portègne après le coup d'Etat contre Perón en septembre 1955.
Les
deux ateliers sont gratuits.
Les textes seront fournis aux participants, en version bilingue, au début de la rencontre.
On y danse aussi, en plein air ou en salle... Voir le programme |
Expoésie
Le
28 juin à 17h30, nouveau rendez-vous à la salle San Subra où sera montée
l'exposition itinérante Expoésie. Je la commenterai à la demande
jusqu'à 18h30, tout en faisant éventuellement goûter au mate à
ceux des participants qui seront curieux de cette expérience
gustative dépaysante !
Dédicace en librairie
Le
4 juillet à partir de 14 h à 15h30 : dédicace de mes ouvrages sur la
culture populaire argentine à la librairie Ombres Blanches,
partenaire du festival, dans ses locaux du 3 rue Mirepoix, pour une pause partagée avec Vanina Steiner, qui présentera de son côté Tinta
Roja ainsi qu'un livre qu'elle consacre à Alorsa (1970-2009),
auteur-compositeur interprète de La Plata dont je vous ai souvent parlé. C'était un grand artiste et un ami personnel qui me manque beaucoup (l'un de ses chefs d'œuvre sera à découvrir dans Expoésie). Cette amitié est un point supplémentaire que je partage avec
Vanina. La dédicace toulousaine devrait être la toute première présentation
publique de Contes animaliers d'Argentine, avant une seconde séance,
un mois plus tard, le 4 août, au musée du quai Branly à Paris. Si
tout va bien, j'aurai avec moi mate et thermos. Rueda de mate à la
demande donc comme à chaque fois qu'un mate pointe sa bombilla dans
les parages dans un environnement argentin (ou uruguayen). Pour les termes en espagnol, voir dans la Colonne de droite la rubrique Trousse lexicale d'urgence.
Ce à quoi il faut ajouter le 1er juillet, la représentation de Quelqu'un parle du tango, une pièce créée par Serge Davy et l'association Tempo Tango de Caen d'après mon livre Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, dont ils ont extrait quelques traductions qu'ils ont ensuite organisées en spectacle scénique que je verrai pour la première fois ce soir-là, à 20h30, à l'Espace du Pont des Demoiselles, 36bis, avenue Saint-Exupéry.
* * *
Ce à quoi il faut ajouter le 1er juillet, la représentation de Quelqu'un parle du tango, une pièce créée par Serge Davy et l'association Tempo Tango de Caen d'après mon livre Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, dont ils ont extrait quelques traductions qu'ils ont ensuite organisées en spectacle scénique que je verrai pour la première fois ce soir-là, à 20h30, à l'Espace du Pont des Demoiselles, 36bis, avenue Saint-Exupéry.
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Pour
en savoir plus :
consultez
le site Internet du festival Tangopostale
connectez-vous
à la page Facebook de cette belle manifestation toulousaine qui
manquerait au paysage tanguero français et européen si la nouvelle
municipalité cessait de la soutenir.
Vous pouvez également consulter mon Agenda sur mon site Internet.
Vous pouvez également consulter mon Agenda sur mon site Internet.
Merci à l'ancien maire de
Toulouse et à l'actuel d'apporter le concours de la municipalité pour faire
de ce festival le très beau rendez-vous qu'il est devenu, une authentique référence du genre qui attire de plus en plus de monde dans la Ville Rose pour chanter,
lire, regarder, consommer et danser !
(1)
Une fête débridée, de nuit, où tout le monde danse et chante et
où en général on aime manger et boire...
(2)
La revue Tinta Roja figure parmi les liens permanents de la Colonne
de droite de ce blog.
(3)
Mano a Mano et Chiquilín de Bachín font partie du corpus de letras
que j'ai publié sous le titre Barrio de Tango, recueil de tangos argentins
(Editions du Jasmin). Milonga del 900 donnera lieu à une traduction
inédite. La última grela avait déjà été présentée lors de ma
conférence sur La place de la femme dans le répertoire du tango, donnée le 7 mars 2015 à la Halle Saint-Pierre, à
Montmartre (Paris).