La
Cour suprême argentine vient de confirmer la décision prise par le
Ministère de la Défense de ne plus admettre dans les hôpitaux
militaires, y compris pour l'hospitalisation de jour, les condamnés
pour crimes contre l'humanité, eussent-ils été militaires, voire
officiers supérieurs, et cette mesure s'étend aux inculpés en
attente d'être jugés (1).
Lors
que ces condamnés auront besoin d'être traités en hôpital, en
détention ou en liberté, ils iront à l'hôpital ordinaire.
Le
ministère a en effet estimé qu'il ne fallait pas détourner des
ressources pour soigner les détenus au détriment des personnels
d'active et des retraités des Forces armées qui ont bien mérité
de la Patrie.
Le
recours devant la Cour suprême a été présenté par un ex-colonel
(2) qui avait adopté frauduleusement l'un des petits-enfants rendus
à l'ONG Abuelas de Plaza de Mayo, Pablo Miranda Gaona. L'homme purge
actuellement une peine de huit ans de prison.
Seule
la presse de droite traite cette information. L'arrêt de la Cour est difficilement contestable par cette presse : il est signé entre autre du docteur Lorenzetti, le président de cette cour qui vient de faire des éclats médiatiques (il a été réélu, a annoncé aussitôt après sa démission qu'il a reprise le lendemain !) et il est de droite.
Quelques titres
provinciaux en parlent également de manière incidente.
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de La Prensa.
(1) Certes, la
présomption d'innocence existe en Argentine comme ailleurs mais pour
ce qui est des crimes contre l'humanité (donc ceux qui ont été
commis sous la Dictature militaire et au service de ce régime
anticonstitutionnel), les faits, poursuivis aujourd'hui, sont
établis, même s'ils ne sont pas encore jugés. Ne sont poursuivis
que les personnes contre lesquelles des preuves ont été établies.
(2) Lors qu'ils sont condamnés pour
ces faits imprescriptibles, les militaires impliqués perdent leur
grade, leurs distinctions, leurs pensions de l'armée et sont rayés
des cadres.