Si
l'info-spectacle vous branche, alors l'émission diffusée hier sur
la deuxième chaîne de télévision publique espagnole (TVE) au
sujet de l'affaire Nisman est pour vous.
Capture d''écran |
Le
réalisateur José Antonio Guardiola la traite en bon film
d'espionnage tout ce qu'il y a de plus haletant. S'il effectue bien
une synthèse de la complexité de l'affaire et de la radicalité,
pour ne pas dire de la violence, des thèses qui s'affrontent entre
les partisans de l'assassinat (1) et ceux du suicide (plus nombreux
et surtout plus sérieux, même s'il leur accorde beaucoup moins de
temps de parole), il le fait en recourant à toute la panoplie du
divertissement télévisuel basé sur un fait divers réel façon
Faites entrer l'accusé (en pire) : il ne lésine ni sur la
musique (qui envahit d'émotion le cerveau du téléspectateur en
induisant une ambiance western), ni sur les phrases-clés balancées
en ouverture sans identification du locuteur (des accusations-choc),
les plans d'action avec bagnoles blanches lancées à fond de train
dans une Buenos Aires nocturne zébrée d'éclairage public, les
plans fixes projetés en accéléré, les photos dégoulinant
d'hémoglobine "pour de vrai" et les images reconstituées où l'on
voit des acteurs sans visage manipuler, sous nos yeux ébahis, les
supposées archives de l'instruction sur l'attentat de l'AMIA (dont
on nous dit qu'elles sont surprotégées dans un bunker de l'armée,
qui aurait laissé opérer une équipe de télévision, qui plus est
étrangère ? Bizarre, bizarre !). Bref, tous les ingrédients
sont réunis pour faire 40 minutes d'un bon spectacle qui tienne le
téléspectateur en haleine et hors d'état de penser par lui-même
au sujet d'une ancienne colonie traitée avec cette arrogance que les
Argentins reprochent toujours à leur ancien colonisateur.
Capture d'écran |
Le
téléspectateur est-il en capacité de décrypter a minima le
travail de dramatisation opéré par le cadrage, les effets
sonores et visuels et le montage, il pourra conserver l'esprit clair
en regardant ce numéro de En Portada (à la une). Dans ce cas et
dans ce cas seulement, le documentaire retrace de manière assez
fidèle le déroulé des faits et surtout les interprétations
hystériques dans une société argentine divisée et malade d'une
information en très grande partie téléguidée par des intérêts
économiques occultés, quoique parfaitement identifiables et
identifiés (il y a en Argentine et dans toute l'Amérique du Sud une
hégémonie de quelques acteurs médiatiques appuyés sur des lobbies
affairistes qui manipulent l'actualité, et ce de façon ouverte
depuis au moins un lustre).
En
revanche, si ce téléspectateur se laisse happer par le traitement
feuilletonnesque du documentaire, celui-ci est alors diablement
partial : il laisse en effet entendre qu'il n'y a pas de fumée
sans feu (ce qui est faux la plupart du temps), que Nisman avait donc
bien trouvé quelque chose de compromettant et de dangereux sur le
présent gouvernement autour de l'attentat contre l'AMIA en 1994,
alors que rien, absolument rien des arguments qu'il a avancés ne
peut constituer le début d'un commencement de preuve, ce que la
Justice argentine a affirmé et argumenté à trois reprises
consécutives (voir mes articles à ce sujet en cliquant sur le
mot-clé Affaire Nisman dans le bloc Pour chercher, para buscar, to
search, ci-dessus), et que les faits de corruption qui ont été
découverts dans sa vie personnelle relèvent d'une opération du
Gouvernement pour manipuler l'opinion publique et discréditer la
victime du crime (alors que l'existence du compte aux Etats-Unis a
été révélée par la partie civile et reconnue par les
co-titulaires et l'existence d'une vie dissolue reconnue par
l'ex-épouse qui n'ignorait rien des escapades bunga bunga du père
de ses filles).
Or
le simple fait d'omettre de mentionner le non lieu prononcé à trois
reprises en faveur de la Présidente et de son entourage politique
(2), alors qu'il est expressément dit par la voix off que le
documentaire a été bouclé cinq mois après les événements (à cette date, ces conclusions judiciaires sont déjà largement
connues), relève pour le moins d'un manque d'honnêteté de la part
de l'équipe de En Portada. Je passe sur l'accusation d'incompétence
qu'un journaliste de La Nación ose en comparant les procéduriers de
la police fédérale au sergent García des séries de Zorro et sur
les critiques portées par le commentateur contre les lenteurs de
l'analyse des appareils informatiques de la victime, lenteurs dues à
l'obstruction positive de la partie civile ou son absence de réaction
dans les délais impartis par le code de procédure (sur cette
origine du dysfonctionnement, à nouveau pas un mot pour expliquer
quoi que ce soit).
Aux
images d'archives empruntées à différentes chaînes de télévision
argentines privées (les seuls remerciements du générique vont à
TN, du groupe Clarín), qui montrent entre autres un animateur
vedette d'une chaîne Clarín (Jorge Lanata) faire s'esclaffer le
public à propos de cette affaire, que par ailleurs il fait mine de
prendre au tragique, qui nous font entendre l'exécrable diction du
défunt procureur sur la toute fin de sa vie (la diction embarrassée
des Argentins qui tâchent d'adopter l'accent de la grande
bourgeoisie castillane), la 2 de TVE ajoute pêle-mêle des plans
tournés sur place en plein été (mais peut-être pas cette année),
des vues satellitaires légendées et surtout des interviews
contrastées mais à chaque fois trop courtes pour que les arguments
soient développés de manière compréhensible. Bref, mieux vaut
avoir bien suivi les péripéties de cette affaire pour prendre la
mesure des partis-pris du reportage qui se contente de mentionner,
sans s'y attarder, les vices du procureur que l'enquête judiciaire a mis à jour et qui démontrent son niveau inouï de corruption et le peu de scrupule que lui et sa famille après lui (mère et
ex-épouse) éprouvent à employer à des fins privées l'argent
public destiné à l'instruction de l'attentat contre l'AMIA (je
renvoie à ce propos mes lecteurs l'ensemble de mes articles sur la
question).
L'équipe
espagnole a aussi fait appel à l'un des criminologues les plus en
vue du paysage médiatique argentin, qui a saturé de ses hypothèses
éclairés les radios et télévisions du pays dès la découverte du
corps. Le professionnalisme de l'homme et son expérience
télévisuelle étaient sans doute pour le réalisateur la garantie
d'un résultat bien télégénique. Il est le seul intervenant
dont le discours permette d'évaluer les arguments techniques
présentés par les tenants de l'une ou l'autre hypothèse.
L'équipe
espagnole a aussi pu obtenir la collaboration de deux ex-chefs des
services d'espionnage argentins (l'un en 1989-1990, l'autre en
2002-2003, c'est-à-dire juste avant l'entrée en fonction du
président Néstor Kirchner, inutile donc de vous dire qu'ils ne le
portent pas dans leur cœur), celle de Patricia Bullrich, députée
d'opposition, membre du groupe parlementaire du PRO à la Chambre au
niveau fédéral (3), et une interview de l'informaticien Diego
Lagomarsino, propriétaire de l'arme qui a tiré le coup de feu
mortel et unique inculpé à l'heure qu'il est pour la mort du
procureur (il l'est à titre principal, pour lui avoir prêté une
arme lui appartenant et sans doute aussi à titre secondaire pour la
détention d'arme sans autorisation, son port d'arme ayant expiré
depuis de nombreuses années). Il est présenté comme un homme très
jeune pour lequel il est facile d'éprouver de l'empathie, ce que le
journaliste souligne d'emblée, relevant qu'il lui est apparu encore sous l'emprise du procureur défunt (disparu le 18 janvier
2015). Une nouvelle fois, Lagomarsino
raconte ici l'un de ces petits détails qui peignent le caractère
despotique et arrogant de Nisman (écoutez-le raconter comment le
juge parlait à ses gardes du corps et vous comprendrez pourquoi
ceux-ci ont commis la faute d'hésiter si longtemps avant de monter
voir ce qu'il se passait dans l'appartement dont leur protégé ne
sortait pas, en cette soirée d'été du 18 janvier).
Sur la fin,
vous entendrez une nouvelle version de l'homicide, émise par
Patricia Bullrich : celle de l'intervention du chef
d'Etat-Major, le général Milani, un officier supérieur qui a été
nommé il y a peu de temps (par Cristina Kirchner) et qui
a fait l'objet d'attaques frontales de la part de l'opposition
aussitôt connue cette promotion (4).
Le
seul intervenant de l'émission qui n'avalise pas les théories de
l'opposition est l'ex-juge de la Cour suprême Raúl Zaffaroni et
encore, le voit-on à peine quelques minutes en tout et pour tout. Et
le seul qui soit positivement kirchneriste (une large majorité dans
la population argentine aujourd'hui) est le syndicaliste et homme de
gauche Luis D'Elia, qui figurait au nombre des mis en cause par
Nisman. Pas un journaliste de Página/12, personne de Racio Nacional
ou de TV Pública, pas la moindre interview des juges qui ont
prononcé l'un ou l'autre non lieu en faveur des mis en cause par
Nisman (et pourtant ils ne refusent pas les micros qui se tendent
vers eux). Le panel d'intervenants n'est donc pas équitable.
Dans
l'ensemble, le reportage vous montrera un visage très réaliste du
centre ville de Buenos Aires, détaché des clichés (ça nous
changera du reportage plein de facilités en tout genre, y compris
dans l'esthétisation des cadrages, du documentaire d'hier soir, dans
Complément d'enquête, sur France 2, au sujet du Pape François où
tout a été abordé mais sans beaucoup de rigueur (6), avec une monstrueuse
méconnaissance de l'Argentine, de l'Eglise, de ses dogmes et de ses traditions et avec
des raccourcis complotistes façon Da Vinci Code).
A
noter un tout petit détail qui en dit long sur l'ignorance
institutionnelle des journalistes espagnols : le commentateur
confond bonaerense (habitant de la Province de Buenos Aires) et
porteño (habitant de Buenos Aires). Cette séparation
politico-administrative dure depuis 1880.
Avant
de cliquer sur play, sachez qu'il y a parfois au cours de l'émission,
et ça commence aussitôt après le générique de début, des
passages assez répugnants avec apparition à l'écran des documents
photographiques non floutés de la scène de crime (5), puisque c'est
ainsi qu'on l'appelle en droit pénal même en cas de suicide avéré
(ce qui n'est pas encore le cas en cette étape finale de l'enquête
de première instance, car il y aura appel, quelle que soit la
décision de la juge Viviana Fein, les jours prochains). Il faut donc
que le téléspectateur ait le cœur bien accroché. Il est vrai que
la télévision espagnole est, sur ce point, beaucoup moins pudique
que ses homologues belges, françaises et suisses. Les standards de
l'exploitable en matière de crime de sang changent visiblement selon
que l'on se trouve d'un côté ou de l'autre des Pyrénées.
Regarder l'émission sur le site Web de TVE qui permet d'activer des sous-titres en espagnol (ce qui facilite la compréhension des Argentins qui parlent vite).
Clarín
se fait l'écho ce matin de cette émission que le journal traite à
son habitude comme une nouvelle pièce au dossier. C'est ainsi
qu'avait procédé Alberto Nisman lui-même lorsqu'il a mis dans son
dossier contre la Présidente des articles de journaux en guise de
preuves ! L'article de Clarín inclut la vidéo complète de l'émission.
La Nación me semble plus circonspecte, comme c'est
souvent le cas.
L'agence nationale de presse Télam (Argentine)
revient elle aussi sur l'émission et son contenu dans un bref entrefilet consacré à la conclusion, une hypothèse émise par
Diego Lagomarsino : le juge aurait pu se tuer en jouant à la
roulette russe ou en s'amusant à manipuler l'arme dans sa salle de bain (une hypothèse qui colle mal avec ce que savent les spécialistes de l'importance du miroir et de la salle de bain chez les suicidaires par arme à feu).
Quant
à Página/12, la rédaction a préféré s'intéresser à une autre affaire criminelle : l'enquête sur l'accident de la
Germanwings. L'article indique que la justice française est sur le
point d'incriminer la direction de Lufthansa qui aurait été au
courant depuis plusieurs semaines ou mois du déplorable état de
santé de son pilote suicidaire.
Pour avoir un récapitulatif beaucoup plus objectif, dressé par de vrais spécialistes et en français par-dessus le marché, lisez donc cet article de Espaces Latinos, une revue éditée à Lyon.
Ajout du 13 juin 2015 :
lire l'article publié par Página/12 sur l'hypothèse émise par Lagomarsino (c'est d'ailleurs ce qui a le plus retenu l'attention de la presse argentine).
Pour avoir un récapitulatif beaucoup plus objectif, dressé par de vrais spécialistes et en français par-dessus le marché, lisez donc cet article de Espaces Latinos, une revue éditée à Lyon.
Ajout du 13 juin 2015 :
lire l'article publié par Página/12 sur l'hypothèse émise par Lagomarsino (c'est d'ailleurs ce qui a le plus retenu l'attention de la presse argentine).
(1)
Il n'en reste pas moins que les explications données par les
partisans de l'assassinat sont toujours aussi tirées par les
cheveux, même vues de Madrid, c'est-à-dire prétendument assez loin
des enjeux électoraux en cours en Argentine.
(2)
Je rappelle ce que j'ai eu l'occasion de dire dans ces colonnes à
propos de cette affaire et des autres scandales dans lesquels la
presse d'opposition cherche à impliquer Cristina Kirchner : si
la magistrature argentine n'a pas peur du gouvernement en place, et
c'est le cas puisqu'elle ne cesse d'engager contre lui des actions
judiciaires, pourquoi le fait-elle sur des chefs d'accusation qui ne
tiennent pas la route ou ne débouchent jamais sur ce que, paraît-il,
tout le monde sait ? S'il existe des actes de corruption, de
concussion, voire de trahison des intérêts supérieurs de la Nation
au profit de puissances étrangères (en l'occurrence ici l'Iran),
connus de tous, comment se fait-il que les magistrats ne mettent en
cause les politiques au pouvoir (démocratiquement élus par
ailleurs) que sur des affaires qui sont pour les unes cousues de fil
blanc (comme la mort de Nisman et son invraisemblable réquisitoire
contre la présidente) et pour les autres impossibles à prouver
comme semble bien l'être la double comptabilité supposée de
Hotesur, une société hôtelière de Patagonie où le couple
Kircnher a investi un partie de son patrimoine privé pour le
développement touristique de cette région auquel il est
sentimentalement attaché (c'est son droit) et dont Néstor Kirchner
(mort en octobre 2010) était natif ? Quand des délits ou des
crimes sont effectivement commis, il suffit d'une enquête
convenablement menée par des professionnels compétents pour les
découvrir pour autant que l'instruction y mette les moyens, or il
n'y a aucun doute que les moyens sont mis tant en hommes qu'en
budget, dans ce pays où le ministère public n'est pas subordonné
au Gouvernement et exerce librement ses fonctions – et même
parfois dans une immense solitude (ce qui n'est pas le cas en France
où les procureurs sont subordonnées au ministre de la Justice).
(3)
Il est vrai qu'à ce jour, la majorité en Espagne est très hostile
à l'Argentine. D'abord parce que le pays austral a exproprié à
deux reprises des sociétés de capitaux espagnols, Marsans lorsque
l'Etat a repris le contrôle de la compagnie Aerolineas Argentinas,
et Repsol, lorsqu'il a repris celui de l'exploitation des gisements
d'hydrocarbures et des installations pétrolières d'YPF. De plus,
c'est encore le PP qui gouverne en Espagne (peut-être plus pour très
longtemps) et ce parti de droite est loin d'être sur la même
longueur d'ondes idéologique que la gauche souverainiste argentine
du Frente para la Victoria.
(4)
Sous la dictature, encore tout jeune sous-lieutenant, il aurait livré
aux bourreaux un jeune appelé qui lui servait d'ordonnance. Une
enquête est en cours, elle n'a encore rien donné et, à ce stade,
l'accusation paraît être plutôt fantaisiste (silence total du
commentateur sur l'existence de cette instruction). Cette fois-ci,
l'attaque contre un officier supérieur vient de la droite, qui s'est
pourtant traditionnellement appuyée sur l'Armée pour faire régner
son ordre en Argentine.
(5)
TVE ne livre aucun scoop. Tous ces éléments d'enquête ont été
exhibés, contre toute déontologie, il y a plusieurs semaines sur
une chaîne privée argentine (Canal 13), à l'instigation, a-t-on pu
penser alors, de l'ex-épouse du procureur décédé, qui s'acharne à
faire valoir qu'il y a eu assassinat. Le commentateur madrilène
n'hésite pas à parler d'obstruction systématique à l'enquête
lorsqu'il qualifie sa manière d'agir en qualité partie civile,
alors qu'elle est elle-même juge de profession et, qui plus est, au
niveau fédéral.
(6) Une des pires erreurs de l'émission aura été de répéter à deux reprises que Buenos Aires est une mégalopole de 13 millions d'habitants pour désigner le territoire de l'archidiocèse dont était responsable Jorge Mario Bergoglio. Buenos Aires ne compte que 3 millions d'habitants tandis que le Gran Buenos Aires, c'est-à-dire l'ensemble capitale fédérale + banlieue à 60 km à la ronde, réunit environ 11 millions de personnes. Or le Gran Buenos Airees est loin de constituer une seule et même zone urbanisée en continuité, c'est un bassin de vie de plus en plus rural dès qu'on a dépassé les dix premiers kilomètres de ceinture. Par ailleurs, l'archidiocèse de Buenos Aires correspond exactement aux limites de la Ville Autonome du même nom, qui est politiquement, juridiquement et administrativement séparée de sa banlieue, qui appartient, elle, à la Province de Buenos Aires (la capitale fédérale est aujourd'hui gouvernée à droite, la Province à gauche). Le découpage canonique et pastoral de l'Eglise catholique recouvre exactement le découpage institutionnel. L'erreur de l'équipe française est la même que celle des Espagnols, lorsqu'ils confondent les bonaerenses et les porteños.
(6) Une des pires erreurs de l'émission aura été de répéter à deux reprises que Buenos Aires est une mégalopole de 13 millions d'habitants pour désigner le territoire de l'archidiocèse dont était responsable Jorge Mario Bergoglio. Buenos Aires ne compte que 3 millions d'habitants tandis que le Gran Buenos Aires, c'est-à-dire l'ensemble capitale fédérale + banlieue à 60 km à la ronde, réunit environ 11 millions de personnes. Or le Gran Buenos Airees est loin de constituer une seule et même zone urbanisée en continuité, c'est un bassin de vie de plus en plus rural dès qu'on a dépassé les dix premiers kilomètres de ceinture. Par ailleurs, l'archidiocèse de Buenos Aires correspond exactement aux limites de la Ville Autonome du même nom, qui est politiquement, juridiquement et administrativement séparée de sa banlieue, qui appartient, elle, à la Province de Buenos Aires (la capitale fédérale est aujourd'hui gouvernée à droite, la Province à gauche). Le découpage canonique et pastoral de l'Eglise catholique recouvre exactement le découpage institutionnel. L'erreur de l'équipe française est la même que celle des Espagnols, lorsqu'ils confondent les bonaerenses et les porteños.