Il avait 83 ans. Il y a
deux mois et demi, il s'était fait une fracture à la hanche mais ne
pouvait pas être opéré. Il était hospitalisé dans une clinique
privée de Buenos Aires où il est décédé hier. Sa famille l'a
fait veiller toute la nuit dans une salle du centre-ville avant de
procéder aux obsèques, qui ont lieu dans les 24 ou 23 heures qui
suivent le décès.
Ernesto Baffa était né
dans le quartier de Floresta, le 20 août 1932. Il avait commencé à
jouer à l'âge de 10 ans avant d'intégrer, en 1948, l'orchestre de
Héctor Stamponi, où chantait Roberto Rufino. Deux ans plus tard, il
quittait Stamponi pour Horacio Salgán avec lequel il demeura jusqu'en 1957,
année où Salgán dissolut sa formation. Parallèlement, il a
travaillé avec la plupart des grands de cette fin des années dorées
du tango. Puis pendant quatorze ans, de 1957 à 1971, il joua avec
Aníbal Troilo, l'expérience la plus prestigieuse de sa longue
carrière, celle que rappellent tous les journaux ce matin.
Ernesto Baffa avait aussi
fondé son propre trio, avec le pianiste Osvaldo Berlingieri et le
contrebassiste Fernando Cabarcos. D'après son fils, il a joué
jusqu'au dernier moment.
Ernesto Baffa, interprète
et compositeur, avait participé à l'enregistrement d'une
soixantaine de disques.
En 1992, la Legislatura de
Buenos Aires l'avait distingué en le déclarant Ciudadano Ilustre de
la capitale argentine. Il faisait partie de la Selección Nacional
del Tango et il était membre honoraire de la Academia Nacional del
Tango.
L'actualité politique
riche fait passer sa disparition quelque peu inaperçue et ne laisse
que peu de place dans les quotidiens pour sa nécrologie.
Heureusement, Clarín et La Prensa (1) lui rendent hommage en
manchette de leur une de ce matin.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín
lire l'article de La Nación.
En français, je vous
recommande l'hommage que lui a rendu dès hier soir Solange Bazely,
l'une des meilleures connaisseuses du bandonéon dans toutes les
langues, dans son blog, Bandonéon sans frontière.
(1) On ne trouve toutefois
pas d'article le concernant sur le site Internet du quotidien.