mardi 30 janvier 2018

Le gouvernement annonce une réforme de son fonctionnement [Actu]

En haut, photo et gros titre sur les annonces du Président,
que l'on voit de dos
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Le Président Mauricio Macri, de retour de sa tournée européenne, a annoncé une réduction de 25% des postes de dignitaires gouvernementaux (qu'il avait notablement augmenté depuis deux ans) et une interdiction d'embaucher sur des postes publics les proches des ministres et autres responsables nommés par le pouvoir politique.

La Nación a consacré sa photo de une à l'hommage d'un brise-glace
à l'équipage disparu du ARA San Juan
Les décisions gouvernementales ont droit au gros titre
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Pour faire des économies, puisque le pays n'arrive pas à sortir de la crise malgré les espoirs mis sur la politique de libéralisation du marché (qui aurait plutôt aggravé la situation, semble-t-il), le Président a aussi annoncé un gel des rémunérations de tous les ministres et hauts-commis de l'Etat (en argentin, les funcionarios).

Un certain nombre d'enfants, sœurs, frères et neveux de ministre ont démissionné durant les quarante-huit heures dernières. Il faut dire qu'en Argentine le népotisme est un mal endémique à tous les niveaux du pouvoir exécutif. Il est courant qu'un ministre nomme comme directeur dans son ministère l'un de ses parents. Et cela s'est vu à de nombreuses reprises avec le gouvernement Cambiemos, alors que le Président promettait le contraire au moment de sa prise de fonction.

Hier, Clarín a choisi de faire son gros titre sur les annonces de Macri
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Il met ses actes en accord avec ses paroles. Certains observateurs de la vie politique argentine ont rattaché cette décision à la récente rencontre entre Macri et Macron puisqu'on sait très bien en Argentine que la France vient de prendre des mesures du même genre pour le parlement.

Au niveau national, quarante personnes sont concernées par cette mesure anti-népotisme et doivent démissionner ou être révoquées par le ministre dont elles dépendent. La réduction des postes touche quant à elle six cents personnes.

Hier, Página/12 a préféré titrer sur la chute de la popularité
du Président (la grosse chute, bajón) que l'on voit ici bien soucieux

La gouverneure de la Province de Buenos Aires, Eugenia Vidal, l'une des plus subtiles mandataires Cambiemos, et plusieurs maires ont pris la même décision.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 d'hier sur la réforme annoncée
lire l'article de La Nación d'hier sur la réforme
lire l'article de La Nación sur les proches de ministres aujourd'hui en poste
lire l'article de Página/12 d'aujourd'hui sur les suites de la décision
lire l'article de La Prensa sur les déclarations présidentielles
lire l'article de La Prensa sur la démission des sœurs d'un ministre qui sort tout juste lui-même d'un scandale
lire l'article de La Nación d'aujourd'hui sur les déclarations présidentielles
lire l'article de La Nación sur la décision anti-népotisme de la Gouverneure Eurgenia Vidal à La Plata
lire l'article de La Nación sur la déclinaison des mesures anti-népotisme au niveau municipal
lire l'article de Clarín sur la déclinaison à Buenos Aires et dans la Province

Ajout du 2 février 2018 :
lire cet article de Clarín sur la réaction du ministre de la Culture qui pense que le décret qui interdit aux proches des membres du Gouvernement d'assumer des fonctions publiques n'est pas juste. Pablo Avelluto est le seul ministre qui ose se prononcer sur ce point en public. Il se murmure qu'en privé, beaucoup de gens grincent des dents.

Ajout du 4 février 2018 :
lire cet article de Página/12 qui dénonce le double jeu du gouvernement et le rôle de cache-sexe du décret anti-népotisme qui ferait diversion aux conflits d'intérêt que les caciques de Cambiemos maintiennent dans la gestion des sociétés qui leur appartiennent ou appartiennent à des membres de leurs familles