Mural de Miguel Angel Brule (photo ACS Cuna de la Bandera) |
Página/12
consacre aujourd'hui une grande partie de son édition quotidienne
aux familles des sous-mariniers du bâtiment disparu le 15 novembre
dernier. La semaine dernière, es experts des Etats-Unis ont publié
un rapport où il est énoncé que le sous-marin ARA San Juan a subi
une explosion qui l'a détruit en moins d'une seconde, sans que les
hommes d'équipage n'aient pu prendre conscience qu'il se passait
quelque chose. Ces conclusions ont été reprises par la presse
argentine sans que le gouvernement ne prenne la parole et ne fasse un
geste envers les familles qui attendent toujours une réaction
officielle.
A
Rosario, une des associations culturelles sanmartiniennes, la ACS
Cuna de la Bandera (1), a inauguré une fresque murale, au pied d'un
établissement scolaire, pour rendre hommage aux quarante-quatre
sous-mariniers disparus. On y voit la silhouette du San Juan, celle
du général José de San Martín (1778-1850), le père de la Patrie, les figures de trois soldats
représentatifs des forces militaires populaires pendant la guerre
d'indépendance et une Vierge de Luján, si chère au général Manuel Belgrano (1770-1820), le
créateur du drapeau (bandera) national, avec une paraphrase de la
déclaration de l'ange annonçant la Résurrection aux saintes femmes
près de la tombe vide du Christ : Pourquoi cherchez-vous dans
les profondeurs ce qui est dans les cieux, avec moi. Un émouvant
hommage, à voir sur la page Facebook de l'association de Rosario et
sur son site Internet.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur les exigences des familles vis-à-vis du
Président Macri, curieusement absent dans cette tragédie
lire
l'article de Página/12 sur l'état d'esprit des familles
lire
l'article de Página/12 sur la lente création d'une commission
d'enquête parlementaire
lire
l'article de Página/12 sur la prochaine audition du ministre de la
Défense par le juge d'instruction qui enquête sur l'accident
lire
l'article de La Nación sur la constitution de la commission
d'enquête
lire
l'article de La Prensa sur le même sujet
lire
l'article de La Prensa sur l'inauguration de la fresque à Rosario
Par
ailleurs, Página/12 s'attaque à une nouvelle décision du ministre
de la Défense, le radical Oscar Aguad : celle de remettre au
programme des lycées militaires l'entraînement à manipuler des
armes à feu (ces élèves sont des mineurs, qui n'ont aucune
vocation institutionnelle à entrer dans les forces armées, même si
un certain nombre d'entre eux le font à l'âge adulte) :
lire
le billet d'opinion de Nilda Garré, aujourd'hui députée au Congrès
national et ancienne ministre de la Sécurité sous Cristina
Kirchner, que la mesure scandalise à l'heure où les organismes
internationaux tâchent de lutter contre la mobilisation des enfants
dans tant de pays.
(1)
C'est à Rosario que pour la première fois, en 1812, Manuel Belgrano
a utilisé en campagne le futur drapeau national de l'Argentine,
qu'il avait créé pour distinguer les troupes révolutionnaires des
troupes absolutistes, puisqu'elles arboraient toutes les mêmes
couleurs du drapeau national espagnol, le rouge et l'or, qui restent
les couleurs de la Péninsule. D'où le nom de l'association :
Berceau du Drapeau. San Martín est l'autre grande figure locale de
Rosario : il a remporté, avec ses grenadiers à cheval, la
victoire contre les troupes absolutistes à San Lorenzo, à une
quinzaine de kilomètres de Rosario, le 3 février 1813.