Un jeu de mots dans le gros titre comme d'habitude Faire l'école (l'expression qui s'applique à l'instituteur exerçant son métier) Défaire l'école |
Le
gouvernement a profité des vacances pour supprimer par ordonnance
(DNU, décret de nécessité et d'urgence, dans la nomenclature
constitutionnelle argentine) la commission paritaire sectorielle de
l'enseignement, où tous les ans les syndicats négociaient avec le
gouvernement la grille des salaires des instituteurs et des
professeurs de l'éducation publique.
Cette
commission était très emblématique de ces négociations de début
d'année qui permettaient de maintenir bon an mal an le pouvoir
d'achat des salariés. Elle était particulièrement en vue parce que
les syndicats enseignants sont très combatifs depuis de nombreuses
années.
Toute
la presse a rendu compte de cette décision surprenante, car où est
l'urgence alors qu'un congrès est en place et, qui plus est, avec
une majorité favorable au gouvernement ?
Daniel
Paz et Rudy ont caricaturé à plaisir et à plusieurs reprises ces décisions au
cours de la semaine dernière.
Ministre : Les manifestants ont voulu occuper le Congrès mais nous les en avons
empêché grâce à la gendarmerie (1)
Journaliste : Et maintenant ?
Ministre : Le Congrès voudrait légiférer mais nous l'en empêchons grâce à
des ordonnances.
(Traduction
© Denise Anne Clavilier)
Journaliste :
Pourquoi voulez-vous passer outre la commission paritaire de
l'Education nationale ?
Ministre :
C'est une commission témoin
Jounaliste :
Et alors ?
Ministre :
C'est un témoin qui en savait trop !
(Traduction
© Denise Anne Clavilier)
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de La Prensa sur les réactions du leader du syndicat
majoritaire chez les enseignants
lire
l'article de Clarín
lire
l'article de Página/12 le lendemain : il fait écho aux
réactions de l'ancien ministre de l'Education nationale qui dénonce
un retour en arrière aux années 1990 (l'épouvantail néo-libéral
pour toute la gauche)
lire
l'article de La Nación du surlendemain qui reprend les réactions
des syndicats et les analyse
lire
l'article de La Nación qui analyse les réactions lénifiantes du
président Mauricio Macri qui relative l'opposition des syndicats à la mesure
qu'il a prise.
(1)
Allusion aux manifestations violentes qui ont eu lieu à la
mi-décembre et dont j'ai rendu compte, lors de la discussion de la loi qui abaissait
l'indexation sur l'inflation des miniums vieillesse.