jeudi 11 janvier 2018

Rideau sur la compagnie de ballet pour l'intégration sociale [Actu]


Le ministre de la culture du gouvernement national a décidé de retirer tout soutien budgétaire à une compagnie de danse classique qui existait depuis quatre ans et qui avait réussi à rassembler des danseurs venant de classes sociales défavorisées et de tout le pays.

La compagnie, qui rassemblait une soixantaine d'artistes, avait été montée en partenariat avec l'Université Nationale San Martín, dans la banlieue de Buenos Aires, avec un chorégraphe de talent qui y avait investi toutes ses forces et tout son enthousiasme.

Jusqu'à il y a un an, l'institution dépendait du ministère du développement social, dont la ministre a refilé le bébé à son collègue de la culture. Le changement de portage a été économiquement catastrophique puisque personne dans la compagnie n'a été payé entre janvier et octobre 2017. Et puis Pablo Avelluto a déjà montré à plusieurs reprises son indifférence préoccupante pour le rapport qu'entretiennent depuis toujours la culture et le progrès social. En deux ans, plusieurs membres de son cabinet ont déjà donné, parfois spectaculairement, leur démission pour des raisons qui sont liées à ces conceptions élitistes que le ministre affiche dans ses décisions, tandis qu'il dit tout autre chose dans son discours.

Le gouvernement argentin tourne donc une nouvelle fois le dos aux forces vives du pays, à tout ce peuple qui n'a certes pas beaucoup d'argent ni de pouvoir d'achat mais qui a tant d'énergie et de créativité, notamment culturelle, à donner à la patrie pour la développer et la faire briller dans le monde. Cet appauvrissement continu de l'Argentine est à pleurer.

Il faut noter que La Nación et Clarín, quotidiens qui soutiennent le gouvernement, donnent ce matin la parole au chorégraphe et se font écho de sa déception.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín

Ajout du 12 janvier 2018 :
lire une interview complète de Iñaki Urlezaga, le directeur de la Compagnie de Danse Classique dissoute, dans La Nación