mercredi 3 janvier 2018

Paz et Rudy se déchaînent contre la politique néolibérale du Gouvernement [Actu]

Ce sont deux vignettes que les deux complices publient coup sur coup hier et ce matin à la une de Página/12. Dans les deux cas, en un trait de crayon et trois mots, ils tapent dans le mille.

C'est dur, c'est juste sur le plan du raisonnement et c'est drôle. Tout à la fois.


Le porte-parole du gouvernement devant son powerpoint : Notre politique anti-inflation se décompose en trois étapes.
sur l'écran : 1. Elaboration. 2. Mise en œuvre. 3. Echec
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Et il est vrai que la stratégie économique de dérégulation à fond les manettes, choisie par le gouvernement, peine à porter du fruit (positif) (1). Pas ou peu d'investissement étranger et même national. Des prix qui grimpent au rideau. La consommation qui baisse dans à peu près tous les domaines. Le chômage qui augmente. L'inquiétude aussi.
Et par-dessus le marché, la violence politique qui revient sur le devant de la scène.


Le président Mauricio Macri, au téléphone avec l'un de ses ministres : Dis-moi, Dujovne, je te le demande, n'endette pas nos enfants et nos petits-enfants.
Dujovne, au bout du fil : T'inquiète, Mauricio. Nous sommes en train d'endetter les enfants et les petits-enfants des autres.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Une allusion à une remarque publique du président (sur le fait qu'il ne faut "pas endetter nos enfants et nos petits-enfants) alors qu'il a relancé la politique d'emprunt financier, une quinzaine d'années seulement après la faillite nationale de Noël 2001 qui a tant fait souffrir les Argentins moyens et pauvres, tandis que les gros propriétaires (dans la catégorie desquels on peut le ranger) ont à peine senti le vent passer. Beaucoup d'entre eux avaient retirer leurs avoirs bancaires, notamment en dollars, pour réinvestir le tout ailleurs, à l'étranger.

Du grand art !

Ajout du 4 janvier 2018 :
lire cet éditorial de ce matin dans La NaciónCarlos Pagni analyse les mesures gouvernementales à la lumière du Prince de Machiavel

Ajout du 5 janvier 2018 :
lire cet article de La Nación sur les entreprises en difficulté dont le nombre a augmenté pendant la première année de l'actuel gouvernement

Ajouts du 9 janvier 2018 :
lire cet article de La Nación sur l'inflation en 2017 (presque 24% l'an, c'est-à-dire un taux similaire à celui qui existait déjà au début du premier mandat de Cristina Kirchner) et ses conséquences sur les négociations paritaires tripartites annuelles (qui fixent le salaire minimum à appliquer en 2018)
lire cette analyse de Martín Kanenguiser, pour La Nación, sur la problématique du contrôle des prix pour ce gouvernement adepte des dogmes néolibéraux : le rédacteur ne cache pas que dans tout cela, c'est bien le citoyen lambda qui perd ses économies



(1) La politique a des résultats. Le contraire de ce qui était recherché !