jeudi 16 janvier 2020

L’Argentine n’est pas une poubelle ! [Actu]

Un décret à la poubelle, un !

Il y a une semaine, le gouvernement argentin a abrogé le décret présidentiel pris en cet hiver austral par Mauricio Macri pour autoriser, faute de voir arriver les flots d’investissement étranger, l’importation de déchets sans contrôle sanitaire… Une très curieuse façon de manifester son patriotisme ! (1)

Désormais, on revient à la norme et à la dignité : tout ce qui entrera en Argentine devra respecter certaines normes sanitaires. L’Argentine n’est pas une poubelle.

Voyageurs, attendez-vous aussi par la même occasion à voir réapparaître à l’aéroport international d’Ezeiza les interdictions qui valaient jusqu’en 2015 et empêchaient l’entrée sur le territoire de toute espèce de semences, oignons, champignons et autres végétaux ou fromages au lait cru susceptibles d’introduire à terme des nuisances sur le sol argentin… Tenez-en compte pour faire vos bagages et préparer vos cadeaux aux Argentins que vous rencontrerez (pas de truffe, pas d’oignons de jolies tulipes de votre jardin, pas de camenbert de Normandie, de fromage du pays de Herve ou de la moindre tranche de meule d’authentique gruyère vaudois ou neuchâtelois même cacheté Bio Suisse ou emballé sous vide, pas de sachet de ce délicieux riz, noir ou rouge, de Camargue dont nous pouvons nous enorgueillir ou n’importe quoi d’autre qui pourrait transbahuter des bactéries d’un hémisphère à un autre). Vous éviterez des pertes de temps à la douane et peut-être même des confiscations...

Seul Página/12 en a a parlé le 10 janvier, cela va de soi.




(1) D’ailleurs, il n’a même pas eu l’élégance en partant de prendre un décret pour faire de l’année 2020 une année consacrée à la mémoire de Manuel Belgrano (1770-1820). Pourtant il serait parti sur une mesure de paix civile et d’unité nationale, car tout le monde aurait apprécié le souvenir d’un personnage historique très populaire. Savait-il seulement que c’était une année particulière pour ce personnage dont il a décrété qu’il ne figurerait plus sur les billets de banque ! Pour quelqu’un qui prétendait réduire la fracture idéologique (cerrar la grieta)… parece mentira, comme on dit en Argentine (littéralement, "on croirait un mensonge").