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Le ministre de la Culture, Tristán Bauer, vient de nommer le
nouveau directeur du Musée des Malouines, un musée national
délaissé sous le précédent mandat, au profit d’une recherche
d’entente commerciale avec la Grande-Bretagne, qui refuse de se
plier à la résolution de l’ONU qui réclame le dialogue entre les
deux parties. Le musée raconte l’histoire de l’archipel, obtenu
par Carlos III de la Couronne française et rattaché à la province
de Buenos Aires en 1767, avant d’être conquis, sans déclaration
de guerre, par la Royal Navy en janvier 1833, alors que le Parlement
de Westminster avait reconnu l’Argentine neuf ans auparavant. On
sait qu’en avril 1982, la dernière dictature militaire a tenté un
coup de main sur les îles pour se couvrir de prestige et que le
dictateur s’est couvert d’opprobre, en envoyant à la mort des
jeunes conscrits qui avaient quelques semaines de classe et sur le
dos leur uniforme d’été tropical, sous les frimas de l’Atlantique
Sud, face à une armée britannique lancée dans la guerre par une
Margaret Thatcher en quête d’une posture churchillienne, elle
aussi désireuse de se relégitimer aux yeux de ses électeurs.
Edgardo Esteban aux Malouines, pendant la guerre, en avril 1982 Il a été prisonnier des Britanniques |
C’est
un ancien combattant de cette épouvantable guerre de 1982 qui vient
d’être nommé, l’écrivain et journaliste Edgardo Esteban, qui
avait vingt ans (et non 18) lorsqu’il a dû faire face à cette
armée de métier, supérieure en nombre, en armement et en
instruction. Il est l’auteur d’un ouvrage sur cette terrible
expérience, Iluminados por el fuego (illuminés par le feu), que le
ministre, dans son autre vie de cinéaste, a tiré un film, qui a
marqué les esprits.
Comme
souvent en Argentine, ce ne sont pas des conservateurs diplômés qui sont
nommés à la tête des grands musées et pourtant la formation
existe. Il y a des conservateurs compétents dans le pays mais il n’y
a pas de carrière ou il y en a fort peu. La plupart des postes de direction dépend encore
de nominations partisanes. Dommage, même si, dans le cas présent, le
symbole est fort et montre clairement la volonté de ce gouvernement
de revenir à la revendication séculaire de la souveraineté
sur l’archipel, une souveraineté qui a été affirmée dans la
constitution de Juan Bautista Alberdi,
en 1853.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Clarín
lire
la dépêche de Télam, l’agence nationale de presse, avec quelques
déclarations de Esteban sur la politique qu’il mettra en œuvre à
la tête de l’institution située sur le domaine de l’ex-ESMA, à
Palermo
lire
l’article de La Nación sur la position de l’Argentine à l’ONU
concernant les Malouines
visiter le site Web du musée