dimanche 5 janvier 2020

Aerolíneas Argentinas sur la piste d'envol [Actu]

"Ils ont fait le vide, comme Marsans"

Dans une interview en une de Página/12, le nouveau président de la compagnie aérienne nationale argentine fait le point sur la situation économique de l'entreprise renationalisée en 2009 par Cristina Kirchner au détriment du tour operator espagnol Marsans, qui a fait une faillite suspecte quelques temps après, et redevenue ainsi l'un des joyaux du patrimoine industriel et commercial de la République.

Or le bilan est triste : en quatre ans, le gouvernement de Mauricio Macri a tout fait pour ruiner la compagnie au profit d'opérateurs privés, qui plus est sous d'autres pavillons nationaux. D'ailleurs, le président ne volait jamais à bord des avions de Aerolíneas Argentinas ni même à bord des appareils de la flotte présidentielle, laissée à l'abandon sous prétexte de faire des économies. En voyage officiel comme à titre privé, Macri voyageait sur Air France, Iberia ou n'importe quelle autre compagnie étrangère de bonne réputation selon les destinations visées...

Il faut donc tout remonter comme à l'époque de la nationalisation : assainir la situation comptable creusée par un endettement systèmatique, pervers et malveillant (comme la vente des avions appartenant à la compagnie pour les exploiter ensuite sous contrat de location ou le fait d'oublier de payer toute une kyrielle de fournisseurs, coulant la réputation de la maison) et récupérer autant qu'il sera possible les 24 routes aériennes perdues pendant ce mandat (1), un abandon qui en dit long sur le leurre politique qui se cachait derrière les déclarations de ce gouvernement néolibéral lorsqu'avec de grandes envolées oratoires, ces gens promettaient de développer le tourisme en Argentine...

Le pire de tout, c'est que la première présidente nommée par Macri avait su se faire apprécier du personnel (un vrai exploit) et cherchait bel et bien à développer l'entreprise qui lui avait été confiée et elle aurait pu y parvenir. C'était donc trop beau. Au bout de quelques mois, le gouvernement a commencé lui mettre des bâtons dans les roues et il l'a poussée à la démission.

Etat des lieux en ce début de mandat par le nouveau dirigeant dans l'édition dominicale de Página/12.



(1) Ils ont même fermé l'escale à Paris, où la compagnie avait un bureau commercial idéalement situé rue de Rivoli, à proximité des gros tours opérateurs de la place, à deux pas de la Pyramide et de l'Oratoire du Louvre.