"Ils ont fait le vide, comme Marsans" |
Dans une interview
en une de Página/12,
le nouveau président de la compagnie
aérienne nationale argentine fait le point sur la situation
économique de l'entreprise renationalisée en 2009 par Cristina
Kirchner au détriment du tour operator espagnol Marsans, qui a fait
une faillite suspecte quelques temps après, et redevenue ainsi l'un
des joyaux du patrimoine industriel et commercial de la République.
Or le bilan est
triste : en quatre ans, le gouvernement de Mauricio Macri a tout
fait pour ruiner la compagnie au profit d'opérateurs privés, qui
plus est sous d'autres pavillons nationaux. D'ailleurs, le président
ne volait jamais à bord des avions de Aerolíneas
Argentinas ni même à bord des appareils de la flotte
présidentielle, laissée à l'abandon sous prétexte de faire des
économies. En voyage officiel comme à titre privé, Macri voyageait
sur Air France, Iberia ou n'importe quelle autre compagnie étrangère
de bonne réputation selon les destinations visées...
Il
faut donc tout remonter comme à l'époque de la nationalisation :
assainir la situation comptable creusée par un endettement
systèmatique, pervers et malveillant (comme la vente des avions
appartenant à la compagnie pour les exploiter ensuite sous contrat
de location ou le fait d'oublier de payer toute une kyrielle de
fournisseurs, coulant la réputation de la maison) et récupérer
autant qu'il sera possible les 24 routes aériennes perdues pendant
ce mandat (1), un abandon qui en dit long sur le leurre politique qui se cachait derrière les déclarations de ce gouvernement néolibéral lorsqu'avec de grandes envolées oratoires, ces gens promettaient de développer le tourisme en Argentine...
Le
pire de tout, c'est que la première présidente nommée par Macri
avait su se faire apprécier du personnel (un vrai exploit) et
cherchait bel et bien à développer l'entreprise qui lui avait été
confiée et elle aurait pu y parvenir. C'était donc trop beau. Au
bout de quelques mois, le gouvernement a commencé lui mettre des
bâtons dans les roues et il l'a poussée à la démission.
Etat
des lieux en ce début de mandat par le nouveau dirigeant dans
l'édition dominicale de Página/12.
(1)
Ils ont même fermé l'escale à Paris, où la compagnie avait un
bureau commercial idéalement situé rue de Rivoli, à proximité des
gros tours opérateurs de la place, à deux pas de la Pyramide et de
l'Oratoire du Louvre.