samedi 9 avril 2022

Condamné pour corruption, un homme politique démissionne [Actu]

Sergio Urribarri a été le gouverneur de la province de Entre Ríos, au nord du pays, de 2007 à 2015. Depuis l’année dernière, il était ambassadeur de l’Argentine en Israël. Politiquement, c’est un kirchneriste.

Avant-hier, en première instance et pour des faits de corruption, la justice de sa province vient de le condamner à une très lourde peine : il écope de 8 ans de prison ferme et il est déchu à vie du droit d’exercer une charge officielle. Il vient donc de démissionner de son poste à Tel-Aviv et le ministre des Affaires étrangères a accepté ce retrait. Sa charge sera assumée par intérim par son second, en qualité de chargé d’affaires.

Urribarri a aussitôt annoncé qu’il allait faire appel en s’appuyant sur la légèreté des preuves que selon la défense l’accusation a produites. Sur les réseaux sociaux, l’ancien gouverneur a publié de longs plaidoyers où il n’a pas ménagé ses critiques à la justice pour la manière elle a mené ce procès.

Ce n’en est pas moins la première fois qu’un haut commis de l’État appartenant à la majorité se trouve condamné alors qu’il est en fonction et qu’il doit pour cela se retirer.

Cela ne manque pas de nourrir les commentaires, surtout dans la presse de droite (opposition).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :


Ajout du 31 mai 2022 :
C’est seulement aujourd’hui qu’officiellement paraît la décision gouvernementale qui écarte définitivement l’ex-gouverneur Sergio Urribarri de son poste d’ambassadeur argentin à Tel-Aviv.

Sa présence très visible lors de la commémoration du 25 mai à l’ambassade la semaine dernière a provoqué un véritable esclandre, parfaitement justifié, après sa condamnation et sa démission. D’autant que la procureure qui avait déclenché l’affaire en le poursuivant a eu depuis le jugement les pires ennuis professionnels, et ce pour un seul motif : sa position courageuse devant les faits de corruption sur lesquels elle avait enquêté.
La position du gouvernement apparaît donc comme très ambiguë et dans la situation actuelle, avec une division profonde au sein de l’alliance politique au pouvoir et la perte de la majorité au Congrès, cette ambiguïté est pour le moins malvenue.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
Página/12 reste muet sur cette affaire.

Ajout du 1er juin 2022 :