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Extrait du rapport de l'INDEC publié hier soir Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Les chiffres publiés hier sont
particulièrement décourageants pour le gouvernement qui voit la
pauvreté et l’indigence sur le point d’atteindre les niveaux
qu’elles avaient à son arrivée aux affaires (figure ci-dessus) dans les 31 villes
étudiées par l’INDEC pour le second semestre de l’année
dernière.
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En jaune : "L'échec d'un pays" En blanc, en-dessous : "On prie pour Sa Sainteté" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Tout un mandat pour rien, serait-on tenté de penser. Un mandat qui, reconnaissons-le toutefois, n’aura pas été de tout repos. Placé d’emblée sous la sceau d’un endettement public gigantesque hérité de la majorité précédente. Puis affecté au bout d’à peine trois mois exercice à la tout aussi gigantesque pandémie du Covid-19 puis à une vague mondiale d’inflation provoquée par le reprise des activités après les confinements, la guerre en Ukraine et de nombreuses spéculations de dirigeants économiques à l’éthique quelque peu défaillante.
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Infographie synthétique de l'étude En mauve, les foyers compris dans l'étude En orange, les personnes physiques Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ce matin, l’actualité était
chargée. Ou pour dire mieux, elle était spectaculaire à souhait :
inculpation de Donald J. Trump aux États-Unis
annoncée à temps pour le bouclage en Argentine, inquiétudes (qui
se calment) pour la santé du pape François à Rome à quelques
heures de l’ouverture de la Semaine Sainte dimanche prochain et
même improbable scandale au ministère de la Culture de la Ville
Autonome de Buenos Aires où un spectacle qui avait sans doute de
grandes ambitions intellectuelles (mais creuses), a déclenché la
fureur d’une partie de l’opinion en exhibant, sous prétexte
d’une réflexion sur la pauvreté, des acteurs en sous-vêtements
et dans des postures parfois scabreuses (visibles par le public à 360°), sur la pelouse des jardins du
somptueux Museo Isaac Fernández, dans le quartier de Recoleta, ce qui a entraîné la
démission de la directrice des musées publics municipaux.
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"Chiffres officiels : la pauvreté remonte Elle atteint 45% dans la banlieue de Buenos Aires" En photo, le spectacle du Museo Isaac Fernández Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Malgré cela, les journaux
argentins ont choisi de faire figurer sur leurs unes la remontée de
la pauvreté dans le pays.
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"La pauvreté monte à 39,2% et touche 18 millions d'Argentins", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Qui plus est, chaque titre a fait
une place considérable au sujet : chacun d’entre lui consacre
souvent plusieurs articles et même de nombreuses pages intérieures
pour analyser d’une part les résultats de l’enquête et d’autre
part les phénomènes économiques connexes comme les prix du pain et
de la viande qui ne cessent de grimper, comme Precios Justos,
le programme national de gel des prix sur une large sélection de
produits de première nécessité qui vient d’être reconduit pour
trois mois avec une augmentation de 3,2 % à compter de demain
et, dans Clarín, l’aberration économique qui affecte
actuellement le pays : comme dans les années 1990, à l’époque
de Carlos Menem, de sinistre mémoire, le PIB et la pauvreté
augmentent ensemble (alors que si le premier croît, la seconde
devrait régresser).
Aujourd’hui, au moment où les
candidats annoncent leurs intentions pour les PASO (primaires) de fin
août, l’indice de pauvreté officiel en Argentine atteint donc
39,2 % de la population totale et affecte plus de 18 millions de
personnes.
Pour aller plus loin :
Ajout du 2
avril 2023 :
lire cet
article de Página/12
sur les réactions dans la majorité où la figure de Cristina
Kirchner monte comme celle de la femme providentielle, avec laquelle
elle n’a que trop tendance à se confondre.