La grande plage de Mar del Plata au début de l'été En pleine saison, vous ne trouvez pas un point pour y déployer votre serviette |
Comme tous les ans à la même époque, ce sont les vacances d’été en Amérique du Sud et pour Barrio de Tango, un temps de pause plus ou moins tranquille…
Cette année, vue la rage du nouveau président à tout mettre sens dessus-dessous dans son pays, il est probable que mes « vacances » austro-estivales, que je passe toujours en hémisphère nord, risquent d’être sérieusement bousculées par l’actualité sociale et économique et que je devrais revenir sur ce blog plus souvent que les autres années pour vous tenir au courant des conséquences catastrophiques de la politique de cet ostrogoth.
Néanmoins, je vais tâcher de mettre à profit comme d’habitude cette période supposée plus calme pour me consacrer à d’autres projets. Les uns sont couronnés de succès, les autres n’ont pas cette chance mais on continue à créer. Cette année, je profite de l’été argentin pour me tourner vers un autre pays qui présente les mêmes enjeux que ceux qui me passionnent depuis plus de quinze ans dans le Cono Azul : les efforts d’un pays pour sortir de trois siècles de colonisation et construire un État moderne et démocratique, doté d’un patrimoine culturel, depuis la langue nationale jusqu’à la cuisine en passant par l’architecture, le théâtre et la musique, et cette conscience d’un avenir politique collectif qu’on appelle désormais d’une expression à la mode : l’identité nationale. Et cette fois-ci, cela ne se passe ni en 1810, ni en 1816, ni en 1880 mais sous nos yeux.
Vous avez reconnu l’Ukraine à travers laquelle je retrouve, en ce moment même, tous les phénomènes que j’ai étudiés à travers les figures historiques, politiques, militaires et intellectuelles de San Martín (1778-1850) et de Belgrano (1770-1820) et grâce aux textes magiques de Homero Manzi ou Horacio Ferrer comme des conteurs au fin fond des pampas et dans les vallées de Córdoba ou de San Luis : la volonté, la liberté, l’humour, le courage, l’inventivité, la richesse de la culture populaire, celui dont le peuple se nourrit et grâce à laquelle il parvient à repousser le désir d’annihilation du colonisateur, même si cette fois-ci ce n’est plus l’affreux roi Fernando Ⅶ mais le pseudo-tsar poutine (les Ukrainiens l’écrivent avec une minuscule, dont acte).
Mes fidèles lecteurs l’ont aussi compris depuis un moment : je me suis mise à l’apprentissage de l’ukrainien et j’ai maintenant accès à d’autres personnages extraordinaires qui ont nom Petro Mohyla (1596-1647), Ivan Mazepa (1639-1709) ou Mikhaïlo Hrouchevsky (1866-1934) ; à Байрактар News et Бункер (ça, c’est pour la pinte de rire quotidienne) et des musiciens comme Антитіла et d’autres qui prennent à bras le corps les enjeux politiques existentiels du moment…
Deux mois d’une virée à l’est avant de revenir vers l’ouest ou vers ce que Mileí en aura laissé… et sur ce point, je n’ai jamais été aussi inquiète pour tous mes amis là-bas !
Retour à un rythme normal de
publication au début mars, lorsque les Argentins feront leur
rentrée.