Hier, une marée humaine est descendue dans la rue, dans le quartier de La Boca, pour soutenir la candidature de Román Riquelme à la tête du club Boca Juniors, l’un des bastions culturels et sociaux du quartier, et rejeter celle de Mauricio Macri, qui se présente derrière le candidat titulaire, Andrés Ibarra.
Au début de la semaine dernière,
une juge, qui vient d’ailleurs de se retirer du dossier (une
victoire du camp Riquelme), avait interdit la tenue des élections à
la tête du club qui devaient se tenir hier pour de soi-disant
irrégularités dans les listes électorales du club. Jeudi,
l’audience de conciliation entre l’équipe dirigeante Riquelme et
celle de Macri n’avait abouti à rien (il était en fait impossible
qu’elle débouchât sur autre chose qu’un échec).
Riquelme a droit à la photo centrale de La Prensa "Une multitude pour le défilé aux drapeaux" Cliquez sur la photo pour une haute résolution |
Les supporters et les adhérents font en effet face à une élection importante pour l’institution : il est clair qu’avec Riquelme, le sport et le quartier, sa vie, son développement humain seront prioritaires et qu’avec Macri et consorts, le but est soit de faire de grasses affaires sur le dos des adhérents (ce que dénonce Riquelme) soit de transformer le club en un trempoline politique pour un retour de Macri à une position de force sur l’échiquier politique national.
Or dans ses manœuvres pour
noyauter le futur gouvernement de Javier Mileí, après de flamboyants
débuts, Macri semble être en train de se planter dans les grandes
largeurs. Certes il a bien obtenu d’imposer dans l’organigramme
gouvernemental certains de ses poulains, en premier lieu Patricia
Bullrich, désormais confirmée au ministère de la Sécurité,
qu’elle a déjà occupé sous la présidence Macri. Or aussitôt
qu’elle a été confirmée, l’ancienne et future ministre s’est
affranchie de son encombrant parrain. Elle navigue désormais seule à
la barre de ses propres intérêts de carrière, en politicienne
madrée et avide de pouvoir. Cette semaine, elle a fait à Macri un
splendide (et assez réjouissant) pied de nez qui en a laissé plus
d’un bouche-bée parmi les observateurs de la vie politique
argentine.
Sur cette une, l'info est reléguée en info secondaire la photo tout en haut à droite Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Par ailleurs, la foule qui est sortie hier pour soutenir Riquelme et que celui-ci, vivement applaudi, a rejointe, laisse peu de doute planer sur l’ampleur du soutien dont il jouit et permet de deviner qu’en effet, comme il a déjà été dit par plusieurs personnalités, Macri a fait jouer la justice pour gagner du temps car il était à peu près sûr de perdre le scrutin tel qu’il s’engageait la semaine dernière.
Affaire à suivre.
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa, qui fait aussi sa une sur cette manifestation populaire (à marquer d’une pierre blanche !)
lire l’article de Clarín
Ajout du 5 décembre 2023 :
Pour aller plus loin :
Ajouts du 6 décembre 2023 :
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
"Temps additionnel", lit-on sous une pendule aux couleurs du club Boca Juniors sur la une du 7 décembre 2023 |
Ajouts du 7 décembre 2023 :
Macri a tenu une conférence de
presse pour discréditer Riquelme : il a laissé entendre que
ses partisans avaient menacé sa fille de douze ans et porté plainte
au civil, une plainte qui sera instruite par la juge qui s’est
prononcé il y a une semaine contre la tenue des élections pour
cause d’irrégularités dans la liste électorale du club. Macri
exige aussi de la justice qu’elle écarte des affaires courantes
l’actuel bureau d’administration, parce que son mandat est échu,
et place Boca Juniors sous tutelle jusqu’à l’élection du
nouveau bureau, élection qui pourrait avoir lieu le 17 décembre au
plus tard (après, l’Argentine tombe dans les longues vacances
d’été).
Pour aller plus loin :
lire l’article
de Página/12
lire l’article
de Clarín
lire l’article
de La
Nación