samedi 22 décembre 2018

Crise à Radio Nacional [Actu]


Une profonde crise secoue à nouveau Radio Nacional, dont la directrice exécutive, Ana Gershenson, une étoile du Macriland, ancienne journaliste et ancienne directrice des antennes publiques portègnes, vient de démissionner avec pertes et fracas pour ne pas avoir à gérer une nouvelle saison sans négociation salariale avec son personnel. Pourtant, elle lui a mené la vie très dure pendant les trois ans où elle a exercé ses fonctions, avec ce qui ressemblait à beaucoup d'insensibilité et une absence totale de respect humain et de considération pour les salariés (1).

La semaine dernière encore, un producteur-animateur a appris du jour au lendemain que son émission s’arrêtait et qu’elle quittait la grille des programmes de la rentrée. C’était une émission d’actualité littéraire, d’autant plus nécessaire que le secteur du livre souffre mille morts avec la récession et l’inflation qui frappent encore plus durement depuis le mois de juin et le recours au FMI.

Radio Nacional dépend de Hernán Lombardi, qui n’a plus rang de ministre mais reste à la tête d’un ensemble bizarre constitué par les médias publics, le CCK et ce qu’il reste de Técnopolis. Il n’a pas encore nommé de remplaçants. Très inquiet, le personnel de Radio Nacional s’est mis en grève dans tout le pays et partout, c’est une boucle de sons enregistrés qu’émet la radio publique.

Depuis l’arrivée de Mauricio Macri au pouvoir, Radio Nacional a perdu 70 % de son audience. Une bonne partie sont des auditeurs de gauche qui ne se reconnaissent pas dans la nouvelle orientation politique du média national mais Radio Nacional a été incapable d’attirer à elle des auditeurs de droite, alors que la majorité du pays avait basculé de ce côté-là en novembre 2015 !

Le directeur des Médias nationaux auprès de Hernán Lombardi a lui aussi démissionné en novembre dernier.

C’est la Bérézina !

Pour en savoir plus :
lire l’article de Noticias sur l’élimination de l’émission littéraire



(1) Peut-être n’en était-ce pas. Peut-être s’est-elle contrainte à appliquer la politique qu’on a exigée d’elle. Elle serait alors à l’image de ces si nombreux managers obligés par le système dominant à faire fi de leurs propres valeurs jusqu’au moment où, n’en pouvant plus, ils jettent le gant...