Une profonde crise secoue à nouveau Radio
Nacional, dont la directrice exécutive, Ana Gershenson, une étoile du Macriland, ancienne journaliste et ancienne directrice des antennes publiques portègnes, vient de démissionner avec
pertes et fracas pour ne pas avoir à gérer une nouvelle saison sans
négociation salariale avec son personnel. Pourtant, elle lui a mené la vie très dure pendant les trois ans où elle a exercé ses
fonctions, avec ce qui ressemblait à beaucoup d'insensibilité et une absence totale de respect humain et de considération pour les salariés (1).
La
semaine dernière encore, un producteur-animateur a appris du jour au
lendemain que son émission s’arrêtait et qu’elle quittait la
grille des programmes de la rentrée. C’était une émission
d’actualité littéraire, d’autant plus nécessaire que le
secteur du livre souffre mille morts avec la récession et
l’inflation qui frappent encore plus durement depuis le mois de
juin et le recours au FMI.
Radio
Nacional dépend de Hernán Lombardi, qui n’a plus rang de ministre
mais reste à la tête d’un ensemble bizarre constitué par les
médias publics, le CCK et ce qu’il reste de Técnopolis. Il n’a
pas encore nommé de remplaçants. Très inquiet, le personnel de
Radio Nacional s’est mis en grève dans tout le pays et partout,
c’est une boucle de sons enregistrés qu’émet la radio publique.
Depuis
l’arrivée de Mauricio Macri au pouvoir, Radio Nacional a perdu
70 % de son audience. Une bonne partie sont des auditeurs de
gauche qui ne se reconnaissent pas dans la nouvelle orientation
politique du média national mais Radio Nacional a été incapable
d’attirer à elle des auditeurs de droite, alors que la majorité
du pays avait basculé de ce côté-là en novembre 2015 !
Le
directeur des Médias nationaux auprès de Hernán Lombardi a lui
aussi démissionné en novembre dernier.
C’est
la Bérézina !
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Noticias sur l’élimination de l’émission
littéraire
(1)
Peut-être n’en était-ce pas. Peut-être s’est-elle contrainte à
appliquer la politique qu’on a exigée d’elle. Elle serait alors
à l’image de ces si nombreux managers obligés par le système
dominant à faire fi de leurs propres valeurs jusqu’au moment où,
n’en pouvant plus, ils jettent le gant...