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Volver a Boedo est un documentaire de Sergio
Criscolo, à la fois cinéaste et supporter du Club San Lorenzo de
Almagro (ou de Boedo, comme vous voulez). Il dure 88 minutes et il
est sorti hier sur les écrans de Buenos Aires. Le San Lorenzo est
l’un des nombreux clubs qui, dans la capitale argentine,
entretiennent une équipe professionnelle de football. Il a été
fondé par un prêtre salésien, prénommé Lorenzo, qui servait dans
la paroisse de San Carlos de Almagro, où Carlos Gardel a été
scolarisé et où le pape a été baptisé, un jour de Noël.
François est d’ailleurs encarté dans ce club, qui a conservé une
forte relation avec la religion catholique, au point qu’on appelle
ses membres, joueurs et supporters, los Santos (les saints) ou los
Cuervos (les corbeaux, rapport aux soutanes noires de leurs aumôniers
et catéchistes omniprésents) (1).
Le
film raconte l’épopée que constitue pour le club la récupération
de haute lutte du domaine où il possédait son stade historique, le
Gazometro. Il en fut délogé, presque expulsé, sous la dernière
dictature militaire, en 1979, au profit de promoteurs immobiliers qui
voulaient faire une opération dans ce coin du quartier de Boedo, où
s’est ouvert peu après un supermarché Carrefour, le premier
supermarché de Buenos Aires. Ce Carrefour devra d’ailleurs fermer
ses portes en juillet 2019 au profit du nouveau propriétaire du
foncier. Après une longue errance à travers Buenos Aires, le club a
pu bâtir, en 1993, son nouveau stade, dans le quartier de Flores
(celui qui s’est constitué autour de l’imposante basilique de
San José de Flores, où François a reçu sa vocation sacerdotale à
l’âge de 16 ans). San Lorenzo n’a pas pour autant renoncé à
son berceau géographique. Peu à peu, des supporters passionnés ont
racheté des parcelles de ce coin de ville et les ont cédés au club
qui a ainsi récupéré son bien et pourra bientôt en avoir
l’usufruit.
Liste des salles où passe le film à Buenos Aires et Gran Buenos Aires à gauche dans tout le pays à droite |
Le
cinéaste interviewe des habitants de Boedo, des supporters,
d’anciens joueurs qui ont connu le vieux stade et ont illustré
l’histoire de l’équipe. Nombreux sont les témoins qui éclatent
en sanglots en racontant leur histoire et leur attachement à ce
club, une institution qui, à Buenos Aires, est un exemple
emblématique de ce que représente le club de quartier, un lieu que
tout le monde s’approprie, un lieu de socialisation authentique, un
lieu où l’on se rencontre et où se lient des amitiés de toute
une vie.
Gageons
qu’il y aura d’ici peu, en guise de cadeau d’anniversaire ou de
Noël, une projection privée de Volver a Boedo à la Cité du Vatican, que ce soit à la
Casa Santa Marta ou ailleurs, à l’ambassade argentine, par
exemple…
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Clarín
lire
l’article de Olé, le quotidien sportif
accéder
à la page Facebook du film
(1) On les appelle aussi les azulgrana à cause des couleurs de leur maillot : bleu et grenat.