Noelia Díaz est une pianiste et une compositrice de Catamarca. Elle vient de sortir son premier disque de tango, intitulé Tango Norteño (tango du Nord), composé dans sa province natale et inspiré par les singularités de la région : ses reliefs, ses cactus et la présence de la culture quechua.
Ainsi donc voici donc un tango qui ne s’enracine pas dans les paysages urbains du Río de la Plata avec ses figures imposées par la tradition : réverbères, trottoirs, glycines, influences italiennes, françaises, allemandes et yiddish, cafés du coin de la rue et les rythmes qui vont avec. De quoi renouveler le genre. Ce que Noelia Díaz fait aussi en glissant dans ses morceaux quelques structures rythmiques propres au folklore du nord-ouest, tout en se défendant de verser dans la fusion entre les deux genres, une pratique musicale qui compte en Argentine de plus en plus d’adeptes.
La souffrance a sa part dans ce travail de création tanguera puisque le tout premier tango composé par Noelia Díaz fut un hommage à sa fille, Valentina, décédée toute petite, un morceau qu’elle put présenter à Daniel Binelli, l’un des bandonéonistes influents, lors d’une Fiesta del Poncho, le grand rendez-vous culturel et artistique de Catamarca.
Réussir à sortir ce disque ne fut pas de tout repos : il n’y a pas d’orchestre résident dans la province de Catamarca, l’une des plus pauvres d’Argentine, pas plus qu’on n’y trouve le moindre piano à queue. C’est Noelia Díaz qui a donc constitué autour d’elle un petit orchestre féminin.
Elle raconte l’aventure à un journaliste de la rédaction catamarquègne de Página/12.
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