Synthèse générale ouvrant le rapport Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Entre la crise économique propre
au pays et préexistant à la pandémie d’une part et la crise que
produit partout dans le monde la reprise simultanée de l’activité
d’autre part, l’Argentine s’achemine tout droit vers une
inflation annuelle qui dépassera le niveau (51 %) auquel elle
était parvenue à la fin de 2019, la dernière année de la
présidence ultra-libérale de Mauricio Macri, alors que jusqu’en
mai, quand l’arrivée des doses de vaccins a commencé de
s’améliorer, l’actuel gouvernement (de gauche) avait réussi à
ralentir le phénomène et à le maintenir autour de 40 à 45 %.
Synthèse des variations dans le temps Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ainsi donc les relevés de
l’INDEC (institut national de statistiques) publiés hier donnent
un taux d’inflation de 3,5 % pour le mois de septembre, soit
un point de plus qu’en août, qui était le cinquième mois de
ralentissement de cette hausse folle et continue des prix dans tout
le pays.
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Curieusement, cette fois-ci, les
journaux de droite reconnaissent l’existence de ces cinq mois
d’amélioration, qu’ils se gardaient bien de souligner de mai à
septembre, lorsqu’ils commentaient le rapport mensuel de
l’INDEC…Comme le pays est en campagne électorale, l’occasion
est trop belle et le gros titre de Clarín (1)
le montre assez bien.
La variation interannuelle,
d’octobre 20 à septembre 21, grimpe à 52,5 tandis que l’inflation
cumulée depuis janvier (soit 9 mois) atteint les 37 %.
Variations régionales Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
En revanche, les écarts entre régions reviennent à la normale : c’est Buenos Aires et sa banlieue qui présentent le taux le plus élevé, avec 3,8 %. Quant à l’alimentation, elle n’est pas le poste qui a le plus augmenté : son taux correspond à la moyenne générale alors que septembre correspond au début du printemps et à l’arrivée d’une multitude de fruits et légumes frais. Au niveau des régions, c’est souvent le tabac, dont le prix est libre, qui mène la danse, ce qui n’est pas courant (sans doute un problème d’approvisionnement en grandes marques des États-Unis).
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire le rapport de l’INDEC (téléchargeable gratuitement en pdf)
(1) C’est la deuxième fois pendant cette campagne que Clarín utilise en gros titre une expression qui pourrait lui revenir en boomerang. Si en effet l’inflation a échappé au gouvernement le mois dernier, c’est que depuis le changement de majorité, les pouvoirs publics parvenaient à contenir le phénomène. De même, il y a quelques semaines, à l’annonce de la démission de l’unique femme juge à la Cour suprême, le tabloïd a clamé que « le président [avait] perdu son seul juge à la Cour », ce qui laissait entendre que les quatre autres juges étaient acquis à l’opposition, ce que le président Alberto Fernández n’avait pas manqué de souligner puisque ce gros titre semblait un aveu de la partialité des magistrats.