"Arriver à bon port", dit le titre en dessous d'un billet de banque à l'effigie de Manuel Belgrano Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Le secrétariat d’État aux politiques universitaires, qui dépend du ministère national de l’Éducation, vient de rendre un bel hommage à ce grand héros de l’indépendance que fut Manuel Belgrano (1770-1820) avec un peu de retard sur le bicentenaire de sa mort : la République argentine met en place des bourses d’études qui portent son nom et soutiendront désormais des projets liés au développement économique du pays dans les secteurs-clés que sont le pétrole et le gaz (l’Argentine est un pays producteur), l’exploitation minière, l’énergie conventionnelle et alternative, l’alimentation, l’informatique, l’écologie et la logistique (transports compris).
Le programme est doté de 5 milliards de pesos argentins et aidera 24 000 étudiants des universités publiques partout dans le pays.
Chaque boursier touchera 17 700 pesos pour un an avec possibilité de prolonger durant quatre ans au fil de son cursus diplômant.
Hier, Página/12 a consacré à ce nouveau programme l’article principal de son supplément hebdomadaire avec un portrait de trois des étudiants lauréats, deux jeunes filles et un homme qui reprend ses études après un accident de santé des plus sérieux.
Le gouvernement actuel a toujours dit qu’il voulait revitaliser le monde scientifique, très rudement traité par la politique ultra-libérale de Mauricio Macri qui avait conduit bon nombre de chercheurs à aller chercher le moyen de vivre et de travailler à l’étranger. Il s’agit aujourd’hui de ramener tout le monde à la maison, si le résultat des élections de mi-mandat permet à l’actuelle majorité de poursuivre sur cette voie.
C’est un bel hommage à cet intellectuel engagé que fut Manuel Belgrano, brillant étudiant qui fut le premier Portègne à pouvoir s’inscrire à la prestigieuse université de Salamanque en Espagne où il fit des études de droit et d’économie (une discipline encore embryonnaire) de 1786 à 1790 et qui rentra à Buenos Aires chargé par le ministre des Indes (du moins le croyait-il) de développer l’économie du vice-royaume du Río de la Plata. Il s’efforça de faire honneur à sa mission en lançant des initiatives pragmatiques et toujours plus audacieuses que le pouvoir madrilène ne cessa de saboter, portant le loyal serviteur de la Couronne à tourner le dos à l’Espagne et à comploter en faveur de l’indépendance de la colonie à partir de 1807, avant d’avoir la brillante trajectoire politique et militaire que l’on célèbre toujours de mai 1810 à sa mort, le 20 juin 1820.
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