Comme partout ailleurs dans le monde depuis la brutale reprise d’activité à la fin des vacances d’été septentrionales, l’inflation se manifeste en Argentine avec cette particularité qu’elle y était déjà très forte depuis l’endettement record contracté auprès du FMI en juin 2018. Pire : le phénomène intervient en pleine campagne électorale de mi-mandat et après des primaires qui augurent mal de la suite des opérations pour l’actuelle majorité. Comme partout ailleurs, l’Argentine connaît en outre des difficultés d’approvisionnement et d’écoulement de sa production.
Les données
des prix à la consommation observées en septembre dernier devraient
être publiées demain par l’institut national de statistiques,
l’INDEC. On s’attend néanmoins à une remontée du taux mensuel
à 3 % alors qu’il avait descendu en août à 2,5. Ce qui nous
donnerait pour l’ensemble de l’année une inflation de 50 %.
Le nouveau secrétaire d’État au Commerce intérieur a donc réuni les représentants des producteurs industriels et ceux de la grande distribution et convenu avec eux, de manière plus ou moins consensuelle, d’un gel des prix pendant 90 jours, soit jusqu’au 7 janvier prochain, avec rétroactivité au 1er octobre de cette année.
Ce gel
concerne 1 247 produits de base qui figurent dans le programme
Precios Cuidados (prix surveillés) et constituent le panier de
première nécessité qui sert à mesurer le seuil d’indigence dans
le pays.
Sans surprise,
la nouvelle est saluée avec soulagement par Página/12
qui soutient la politique sociale, de gauche, de la majorité au
pouvoir et avec plus que du scepticisme par la presse de droite, dont
font partie La
Prensa,
Clarín
et La
Nación.
"Malaise dans les entreprises à cause du gel de plus de 1200 produits", dit le gros titre Avec en-dessous les faits divers des derniers jours Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Cette mesure est-elle de nature à renverser la tendance politique qui s’est manifestée à l’issue du scrutin il y a un mois ? On peut raisonnablement en douter mais tout dépendra des abstentionnistes et des motifs pour lesquels ils ont refusé de se rendre aux urnes dans un pays où le vote est obligatoire (sur le papier – l’Argentine est beaucoup moins coercitive en la matière que la Belgique !).
Pour aller
plus loin :
Ajout du 20
octobre 2021 :
Ajout du 30 octobre 2021 :
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12