Au lendemain de son refus de se présenter devant le juge d’instruction, Mauricio Macri a obtenu un deuxième renvoi de la première audition et il a promis cette fois-ci qu’il se rendrait au tribunal.
C’est son avocat qui a révélé le pot-aux-roses : l’ancien chef d’État veut éviter à tout prix de voir sa photo prise au moment où il entre dans le palais de justice pour répondre au premier interrogatoire d’instruction dans les journaux avant le premier (et souvent unique) tour des élections de mi-mandat. Pourtant, contrairement à ce qu’avait fait Cristina Kirchner il y a quatre ans après ses deux mandats présidentiels successifs, lui-même n’est pas candidat, ni comme député ni comme sénateur. En revanche, il songerait à se représenter à l’élection présidentielle de 2023.
Une nouvelle fois, les familles des victimes du sous-marin se sentent comptées pour rien par cet homme politique qui n’a brillé ni par son courage ni par sa franchise tout au long de cette tragédie qu’il a fait prolonger pendant des mois, engageant 18 pays différents dans de vaines recherches d’épave alors que le gouvernement a su très vite, dans les jours qui ont suivi le naufrage, où se trouvait le bâtiment éventré. 44 militaires morts en mission. Et des familles tenues, avec une cruauté inouïe, dans l’ignorance de ce qu’il s’était passé, pour des motifs qui restent aujourd’hui incompréhensibles.
Dans la présente affaire,
l’ancien président n’a toutefois pas obtenu satisfaction sur
toute la ligne : le juge de Dolores a refusé de se démettre et
a débouté Macri de sa demande de dépaysement de l’affaire au
profit de la justice fédérale siégeant à Buenos Aires. Le
magistrat a déclaré irrecevables, nuls et non avenus les arguments,
quelque peu tirés par les cheveux, que l’avocat de Macri lui avait
présentés hier.
Sans surprise, Página/12 consacre une grande partie de ses pages politiques à ce scandale judiciaire et institutionnel tandis que les trois autres quotidiens se contentent d’articles courts qui font la part belle aux arguments de l’avocat du prévenu et qu’ils publient de la plus discrète des façons tant sur leur une imprimée (seul Clarín ose le faire) que dans leurs pages intérieures et sur leur site Internet.
Pour aller plus loin :