Dans Nuevos, le nouveau disque de El Arranque (30 juillet), je vous disais que dans le jeu de société inclus dans leur nouveau disque, ces tangueros nous posaient la question : "peut-on être étranger et bien jouer du tango ?" Et j’avais répondu que mon expérience m’incitait à répondre non, vu ce qu’on entend au disque, sans toutefois écarter l’hypothèse selon laquelle cette réponse n’était pas la bonne. Eh bien, j’avais raison : j’avais tort !
La soirée consacrée à des oeuvres de Piazzolla-Ferrer dans l’interprétation de Versus Ensemble ce soir était à tomber par terre... Or ce sont des Espagnols.
La soirée consacrée à des oeuvres de Piazzolla-Ferrer dans l’interprétation de Versus Ensemble ce soir était à tomber par terre... Or ce sont des Espagnols.
Le chanteur Enrique Moratella est andalou et il en a l’accent, à couper au couteau. Généralement en tango, ça m´énerve et j’ai souvent cru que, dans les enregistrements réalisés par des Européens, l’accent participait à me donner cette impression fausse que je déteste. Ce soir, à l’Academia Nacional del Tango, je viens de faire l’expérience réconfortante que pas du tout. En fait, c’est la façon de chanter qui fait tout, la sobriété ou le grand guignol.
Et du grand guignol, j’en ai eu hier dans un show bricolé à la hâte, en catastrophe, pour pallier l’indisposition du grand, vrai chanteur prévu au programme. Donc j’ai encore plus apprécié cette interprétation d’une rare puissance de cette musique si singulière, si connue aussi, si profondément marquée par les interprétations phares qu’en firent Piazzolla lui-même pour la partie instrumentale et Roberto Goyeneche et Amelita Baltar pour la partie vocale.
La soirée a commencé sur un Acto académico avec un hommage très fort rendu par Horacio Ferrer au Festival de tango de Grenade devant l’Ambassadeur d’Espagne et avec la présentation solennelle du prochain Sommet mondial du Tango à Bariloche en mars 2008, en présence de représentants de cette station de sport d´hiver patagonienne, qui ont régalé les spectateurs précoces, dont je faisais partie, d’une des deux spécialités gastronomiques de San Carlos de Bariloche : des chocolats. Fameux au reste ! L’autre spécialité, c’est l´agneau de Patagonie, le Meilleur du Monde d’après les Argentins, et même supérieur, disent-ils, à notre agneau de prés salés français. Et ça, je demande à voir ! Bref, revenons à nos montons, comme dirait l’autre, à savoir le Sommet mondial du tango à Bariloche (je vous en reparlerai ailleurs) et la remise de la médaille de la Ville de Buenos Aires, par un élu de la Legislatura, à Enrique Moratella qui a répondu, avec émotion, par un très beau et sobre discours dans lequel il a pris l’engagement de se donner encore davantage désormais au dialogue artistique interculturel.
La soirée s’est poursuivie par le concert lui-même : pluieurs pièces instrumentales de Piazzolla dont Adiós Nonino, trois extraits de María de Buenos Aires avec Enrique Moratella dans le rôle du chanteur et Horacio Ferrer, grosse fleur à la boutonnière et lavallière de payador autour du cou, dans celui du Duende. Un ensemble qui a pris tout le monde dans une émotion qui était palpable. Pour finir, Moratella nous a offert, en quasi duo avec Horacio Ferrer, un Chiquilín de Bachín et une Balada para un loco à couper le souffle.
Il a souhaité enfin conclure en sortant du tango et en dédiant à Horacio Ferrer son interprétation magistrale et sans esbrouffe d’un poème de Federico García Lorca, grand écrivain andalou qui a beaucoup ensemencé, esthétiquement et intellectuellement, le milieu du tango portègne et qui fut aussi un familier de l’endroit, puisqu’il fréquenta beaucoup le Café Tortoni, situé à l’étage du dessous....
Donc oui, quand on est étranger et ¡ même quand on est espagnol ! on peut bien chanter le tango et même très bien, et même mieux que certains Argentins qui cabotinent et en font des tonnes en criant dans le micro au lieu de... chanter.
La soirée a commencé sur un Acto académico avec un hommage très fort rendu par Horacio Ferrer au Festival de tango de Grenade devant l’Ambassadeur d’Espagne et avec la présentation solennelle du prochain Sommet mondial du Tango à Bariloche en mars 2008, en présence de représentants de cette station de sport d´hiver patagonienne, qui ont régalé les spectateurs précoces, dont je faisais partie, d’une des deux spécialités gastronomiques de San Carlos de Bariloche : des chocolats. Fameux au reste ! L’autre spécialité, c’est l´agneau de Patagonie, le Meilleur du Monde d’après les Argentins, et même supérieur, disent-ils, à notre agneau de prés salés français. Et ça, je demande à voir ! Bref, revenons à nos montons, comme dirait l’autre, à savoir le Sommet mondial du tango à Bariloche (je vous en reparlerai ailleurs) et la remise de la médaille de la Ville de Buenos Aires, par un élu de la Legislatura, à Enrique Moratella qui a répondu, avec émotion, par un très beau et sobre discours dans lequel il a pris l’engagement de se donner encore davantage désormais au dialogue artistique interculturel.
La soirée s’est poursuivie par le concert lui-même : pluieurs pièces instrumentales de Piazzolla dont Adiós Nonino, trois extraits de María de Buenos Aires avec Enrique Moratella dans le rôle du chanteur et Horacio Ferrer, grosse fleur à la boutonnière et lavallière de payador autour du cou, dans celui du Duende. Un ensemble qui a pris tout le monde dans une émotion qui était palpable. Pour finir, Moratella nous a offert, en quasi duo avec Horacio Ferrer, un Chiquilín de Bachín et une Balada para un loco à couper le souffle.
Il a souhaité enfin conclure en sortant du tango et en dédiant à Horacio Ferrer son interprétation magistrale et sans esbrouffe d’un poème de Federico García Lorca, grand écrivain andalou qui a beaucoup ensemencé, esthétiquement et intellectuellement, le milieu du tango portègne et qui fut aussi un familier de l’endroit, puisqu’il fréquenta beaucoup le Café Tortoni, situé à l’étage du dessous....
Donc oui, quand on est étranger et ¡ même quand on est espagnol ! on peut bien chanter le tango et même très bien, et même mieux que certains Argentins qui cabotinent et en font des tonnes en criant dans le micro au lieu de... chanter.
En Buenos Aires, es la 1 de la mañana...