Quand j’ai ouvert ce blog le 19 juillet dernier, je me suis fixé pour règle de ne pas parler de ce que je n’aimais pas. A plus forte raison de ce que je trouve détestable.
A moins d’y être forcée par une campagne de matraquage publicitaire et donc sous nos lattitudes (parce que matraquage publicitaire ici, connaît pas). Et pour le moment ceci restera l’exception. Dans ce cas, je m’efforcerai de rester aussi neutre que possible. Je ne suis ni journaliste ni critique de spectacle, par conséquent je ne suis pas obligée de parler de tout et me trouve par là même exemptée d’avoir à démolir le travail des autres, quand bien même ce travail est bâclé et insulte à l'intelligence humaine. Après tout, si ce sont de mauvais faiseurs et s’il y a un public à qui cela plaise, tant pis pour eux.
Alors je dédie l’entrée de ce soir à mon ami que j’aime si fort, le peintre Chilo Tulissi, avec qui j’ai eu hier une discussion forte et longue sur la politique culturelle en Argentine et en Europe où elle n’est guère brillante non plus, et sur la meilleure façon de soutenir l’existence d’une culture populaire de qualité, Chilo me soutenant que trop souvent les faiseurs (il employait un vocabulaire moins châtié et bien porteño) prennent une place au soleil que mériteraient davantage des artistes plus honnêtes et/ou plus talentueux...
Je ne dirai donc pas grand-chose ce soir du show imbécile et franchement démago auquel je viens d’assister au Teatro Alvear, qui a connu de plus belles soirées. Heureusement, celle-ci, qui prenait place dans le cycle Todas las músicas de la Direction de la Musique de la Ville de Buenos Aires, était courte... Discours sur de prétendues (et prétentieuses) recherches des racines immigratoires du tango et du creuset culturel et ethnique du conventillo (1) du début du 20ème siècle parce que ça fait chic, intellectuel, branché et politiquement engagé sur le programme ou sur une jacquette de disque mais rien de cela dans cette musique vide, erratique, faussement originale, avec un acteur devenu chanteur à la diction des plus approximatives et qui manipule le public, lequel, bêtement, se laisse faire... La mascarade a même fini sur le trottoir du théâtre, dans l’avenue Corrientes, le public suivant en troupeau les 4 musiciens sortant en pseudo-candombe de la scène jusque dans la rue et il y a pu y avoir des passants pour se demander quel était ce sympathique événement qui rassemblait tant de monde sur ce morceau de l’avenue qui ne dort jamais, comme on appelle affectueusement ici la grande artère des théâtres, des librairies et des cafés intellectuels dans cette belle ville.
La place de théâtre ce soir coûtait 2 guitas, à n’importe quel endroit du théâtre, et cela ne valait vraiment pas plus (2).
Comme quoi, le tango for export ne s’adresse pas qu’à des touristes mal dégrossis et un peu boeufs sur les bords, il y en a aussi une version pour le public local. C’est fort tout de même. Heureusement, contrairement à ce qu’a osé affirmer le chanteur du groupe, ce spectacle ne faisait pas partie du festival, qui s’est clos hier soir (dimanche) et il reste une malheureuse exception sur l’ensemble des spectacles, concerts et autres récitals, excellents, que j’ai pu voir depuis plus de 2 semaines...
Demain est une journée à marquer pour moi d’une pierre blanche : je vais rencontrer le contraire même des gugusses de ce soir, le modèle du vrai musicien qui met son talent et son argent et son discernement au service de la culture populaire, l’auteur-compositeur-interprête et patron de Melopea, Litto Nebbia. Et si vous entendiez les déclarations d’admiration et même d’affection que ces 4 syllabes font jaillir des lèvres des artistes du tango dans cette ville quand on les prononce, vous seriez édifiés. Il y a fort à parier qu’un de ces quatres je vous ferai un petit topo sur ce grand monsieur de la musique contemporaine en Argentine qui ose produire tous les bons dont ne veulent jamais s’occuper les gros labels internationaux...
Alors au lieu de jouer aux devinettes pour savoir qui est le groupe à la noix qui a pourri le Teatro Alvear cette nuit, allez donc plutôt vous balader sur les sites de Melopea et de Chilo Tulissi (c’est dans les liens, sur la droite de votre écran). Cela fait du bien aux yeux et aux oreilles...
A moins d’y être forcée par une campagne de matraquage publicitaire et donc sous nos lattitudes (parce que matraquage publicitaire ici, connaît pas). Et pour le moment ceci restera l’exception. Dans ce cas, je m’efforcerai de rester aussi neutre que possible. Je ne suis ni journaliste ni critique de spectacle, par conséquent je ne suis pas obligée de parler de tout et me trouve par là même exemptée d’avoir à démolir le travail des autres, quand bien même ce travail est bâclé et insulte à l'intelligence humaine. Après tout, si ce sont de mauvais faiseurs et s’il y a un public à qui cela plaise, tant pis pour eux.
Alors je dédie l’entrée de ce soir à mon ami que j’aime si fort, le peintre Chilo Tulissi, avec qui j’ai eu hier une discussion forte et longue sur la politique culturelle en Argentine et en Europe où elle n’est guère brillante non plus, et sur la meilleure façon de soutenir l’existence d’une culture populaire de qualité, Chilo me soutenant que trop souvent les faiseurs (il employait un vocabulaire moins châtié et bien porteño) prennent une place au soleil que mériteraient davantage des artistes plus honnêtes et/ou plus talentueux...
Je ne dirai donc pas grand-chose ce soir du show imbécile et franchement démago auquel je viens d’assister au Teatro Alvear, qui a connu de plus belles soirées. Heureusement, celle-ci, qui prenait place dans le cycle Todas las músicas de la Direction de la Musique de la Ville de Buenos Aires, était courte... Discours sur de prétendues (et prétentieuses) recherches des racines immigratoires du tango et du creuset culturel et ethnique du conventillo (1) du début du 20ème siècle parce que ça fait chic, intellectuel, branché et politiquement engagé sur le programme ou sur une jacquette de disque mais rien de cela dans cette musique vide, erratique, faussement originale, avec un acteur devenu chanteur à la diction des plus approximatives et qui manipule le public, lequel, bêtement, se laisse faire... La mascarade a même fini sur le trottoir du théâtre, dans l’avenue Corrientes, le public suivant en troupeau les 4 musiciens sortant en pseudo-candombe de la scène jusque dans la rue et il y a pu y avoir des passants pour se demander quel était ce sympathique événement qui rassemblait tant de monde sur ce morceau de l’avenue qui ne dort jamais, comme on appelle affectueusement ici la grande artère des théâtres, des librairies et des cafés intellectuels dans cette belle ville.
La place de théâtre ce soir coûtait 2 guitas, à n’importe quel endroit du théâtre, et cela ne valait vraiment pas plus (2).
Comme quoi, le tango for export ne s’adresse pas qu’à des touristes mal dégrossis et un peu boeufs sur les bords, il y en a aussi une version pour le public local. C’est fort tout de même. Heureusement, contrairement à ce qu’a osé affirmer le chanteur du groupe, ce spectacle ne faisait pas partie du festival, qui s’est clos hier soir (dimanche) et il reste une malheureuse exception sur l’ensemble des spectacles, concerts et autres récitals, excellents, que j’ai pu voir depuis plus de 2 semaines...
Demain est une journée à marquer pour moi d’une pierre blanche : je vais rencontrer le contraire même des gugusses de ce soir, le modèle du vrai musicien qui met son talent et son argent et son discernement au service de la culture populaire, l’auteur-compositeur-interprête et patron de Melopea, Litto Nebbia. Et si vous entendiez les déclarations d’admiration et même d’affection que ces 4 syllabes font jaillir des lèvres des artistes du tango dans cette ville quand on les prononce, vous seriez édifiés. Il y a fort à parier qu’un de ces quatres je vous ferai un petit topo sur ce grand monsieur de la musique contemporaine en Argentine qui ose produire tous les bons dont ne veulent jamais s’occuper les gros labels internationaux...
Alors au lieu de jouer aux devinettes pour savoir qui est le groupe à la noix qui a pourri le Teatro Alvear cette nuit, allez donc plutôt vous balader sur les sites de Melopea et de Chilo Tulissi (c’est dans les liens, sur la droite de votre écran). Cela fait du bien aux yeux et aux oreilles...
En Buenos Aires son las 23:40
(1) conventillo : ensemble d’habitats de très mauvaise qualité qui s’est multiplié dans la Buenos Aires des années 1880 à 1930 pour faire face à l’afflux d’immigrés (370% d’augmentation de la population en 25 ans entre 1870 et 1895)
(2) la guita : le peso argentin en lunfardo, d'où l'argent en général. 2 guitas en lunfardo, ça veut dire trois fois rien en français.
(2) la guita : le peso argentin en lunfardo, d'où l'argent en général. 2 guitas en lunfardo, ça veut dire trois fois rien en français.