Le
Gouverneur de Córdoba, José Manuel de la Sota, en
pleine négociation électorale avec l'opposition (Macri,
Moyano et autres Elisa Carrió), a profité de l'émotion
suscitée par la mort de l'ancien dictateur Jorge Videla pour appeler à une
réconciliation nationale en passant l'éponge sur les
violations des droits de l'homme pendant la Dictature militaire de
1976-1983. Inutile de dire que l'Argentine, l'un des rares pays du
sous-continent à mener coûte que coûte les procès
qui s'imposent sur ces crimes, n'est pas prête à sceller
une telle réconciliation.
Les
organismes des droits de l'homme ont bien entendu réagi ainsi
que de nombreux responsables politiques au premier rang desquels le
député portègne Juan Candambié,
petit-fils identifié de Abuelas de Plaza de Mayo, qui siège
à la Legislatura de Buenos Aires comme président du
groupe Frente Para la Victoria (parti de Cristina de Kirchner).
A
Mercedes, hier, là où la famille Videla possède
un caveau où l'on pense que l'ex-dictateur pourrait être
enterré, une grande manifestation a envahi la rue pour
condamner ce que fut son action politique jusqu'à ses derniers
jours (le lendemain de l'installation du Pape, il avait profité
de l'émotion nationaliste qui submergeait le pays pour appeler
l'armée à un nouveau coup d'Etat contre l'actuel
Gouvernement). Il faut dire qu'à quelques mètres du
caveau des Videla, reposent les restes de certaines victimes de la
Dictature qui ont pu être retrouvés et identifiés.
D'après
Página/12, toutes les composantes politiques de la ville
avaient répondu à l'appel et marchaient ensemble, au
coude à coude, en dépit des lignes de fracture qui
traversent aujourd'hui le paysage politique argentin. Une des
premières occasions où les Argentins montrent qu'ils
peuvent s'unir et faire taire leurs divisions pour défendre et
promouvoir la démocratie qui est devenue leur bien commun.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur la condamnation politique qui s'est
abattue sur De la Sota
lire
l'article de Página/12 sur la manifestation de Mercedes.