jeudi 2 mai 2013

Paz et Rudy s'en prennent à nouveau à la soi-disant paresse de Macri [Actu]


Mauricio Macri a dans son opposition, dont font partie le dessinateur Daniel Paz et l'humoriste Rudy, comme le savent mes lecteurs anciens (et les nouveaux vont l'apprendre très vite en cliquant sur le nom de l'un ou l'autre journaliste dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus), la réputation, peut-être pas tout à fait usurpée, de prendre beaucoup de vacances et d'être à Buenos Aires un Chef de Gouvernement très inconséquent (1). Le fait est que lors des deux dernières inondations, il était à l'étranger en voyage privé et la dernière fois, début avril, il a fallu que l'un de ses ministres, de la bouche même de celui-ci, lui demande instamment de rentrer d'urgence : l'eau avait tout de même tué six personnes dans la ville et deux autres dans sa proche banlieue nord-ouest !

Cette fois-ci, l'interpellation du Pape, hier matin, pendant l'Audience générale du mercredi (2), contre le règne de l'argent et du profit qui détruit la dignité du travail, à cause de l'égoïsme d'un tout petit nombre contre l'immense majorité, était trop belle pour que les deux compères ne saisissent pas la balle au bond.

Au lendemain de la Fête du Travail, fériée en Argentine comme ailleurs et totalement chômée à la rédaction de leur journal, Página/12, ils nous régalent de cette vignette.


Le journaliste : François a dit que la dignité, ce n'est ni l'argent ni le pouvoir qui la confère mais le travail.
Macri (dans ces cas-là il est toujours représenté dans la même attitude de tire-au-flanc, debout, voûté, les mains dans les poches) : Pas possible ! Le Gouvernement me critique et maintenant le Pape me traîne plus bas que terre...
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Rappelons que Mauricio Macri a tenté de se valoir du Pape au lendemain de l'élection, qu'il a gratifié la ville qu'il dirige d'une immense et très coûteuse bâche photographique appuyant une prétendue œuvre de bienfaisance (voir mon article du 30 avril 2013), qu'il a fait le voyage à Rome pour l'installation du Souverain Pontife en pure perte (aucune photo de lui aux côtés du Pape n'a été reprise par la presse, qui n'en avait que pour le revirement spectaculaire de Cristina de Kirchner) et qu'il vient de couvrir les violences répétées de la police locale qu'il a fondée au début 2010.

Le thème de la paresse de Macri fait l'objet d'environ un dessin tous les mois de la part du duo... Et on peut appliquer leurs idées à beaucoup de situations dont beaucoup ne sont pas politiques.


(1) Macri est un actionnaire qui vit essentiellement des revenus de son capital. Il est propriétaire d'une importante entreprise familiale à la tête de laquelle il semble avoir des tensions avec son père et son frère.
(2) Pour ceux que cela intéresse, l'article de News VA en français sur les propos du Pape en cliquant ici. En espagnol, il existe plusieurs articles, notamment à cause de la traite des personnes qui est une réalité sociale terrible en Amérique du Sud. J'en ai choisi un (cliquez ici).